Peine de mort pour les résistants palestiniens : Berlin tance Tel-Aviv
Introduire la peine de mort, comme le prévoit le gouvernement de l’entité sioniste pour les « terroristes », c’est-à-dire les résistants palestiniens, constituerait une « grande erreur », a prévenu ce mardi la cheffe de la diplomatie allemande. « Nous sommes particulièrement préoccupés par le projet d’introduction de la peine de mort », a déclaré Annalena Baerbock à Berlin lors d’une conférence de presse commune avec son homologue sioniste, Eli Cohen. Cette proposition est très controversée en Palestine occupée, où la peine de mort n’a été appliquée qu’une fois par la justice civile, à l’encontre du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, en 1962. Un argument repris par Mme Baerbock: « En Allemagne, on apprend à l’école qu’Israël, bien que menacé par la terreur comme aucun autre pays, n’a appliqué la peine de mort qu’une seule fois dans son histoire, contre Adolf Eichmann ». « Ca a toujours été un argument saisissant pour ceux d’entre nous qui ont défendu Israël sur la scène internationale contre des critiques injustes », a ajouté la ministre des Affaires étrangères. « Je dis en tant qu’amie, que ce serait une grande erreur de rompre avec cette histoire », a-t-elle prévenu. « Dans le monde entier, des Etats sont en train de renoncer à cette pratique cruelle, notamment parce qu’il est prouvé qu’elle n’est pas dissuasive », a-t-elle fait valoir. « Nous sommes fermement opposés à la peine de mort et nous en parlons partout dans le monde, aux Etats-Unis et au Japon, ainsi qu’en Iran et en Arabie saoudite », a martelé la ministre écologiste. Un comité ministériel sioniste a donné son feu vert dimanche à une « proposition de loi ouvrant la possibilité pour un tribunal d’infliger la peine de mort aux résistants palestiniens, prévue dans l’accord de coalition signée en décembre par Benjamin Netanyahu et ses partenaires ultra-orthodoxes et d’extrême droite et néonazis. Ce projet décision, qui n’a aucune chance d’aboutir formellement, est entré en application de facto, depuis que les soldats des forces d’occupation sioniste ont reçu ordre de tirer pour tuer, « shoot to kill », comme l’a démontré le rapport d’enquête lié à l’exécution sommaire de la journaliste palestiino-américaine Shireen Abou Akhleh. Ces soldats-bourreaux sont en effet assurés d’une totale impunité.
Wassim Benrabah