Personnalités de Khenchela : Terre d’artistes
Artiste-peintre de haute facture, connu pour ses œuvres plastiques traduisant une quête de l’identité et de la mémoire, Lazhar Hakkar, l’enfant de Khenchela, fait partie des figures emblématiques de la scène picturale algérienne.
Disparu prématurément, en septembre 2013, à l’âge de 68 ans, il laisse derrière lui une œuvre foisonnante, à travers laquelle il a donné une dimension de gardien des héritages séculaires. Né le 13 décembre 1945 à Khenchela, Lazhar Hakkar étudie entre 1963 et 1968 à l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Alger. Tout en travaillant comme responsable du service création à la Sonitex, une entreprise de tissus, il peint inlassablement, sur toutes sortes de supports.
A partir 1972, Lazhar Hakkar ne cesse d’exposer tant en Algérie qu’à l’étranger (Moscou, Bordeaux, Paris, Sofia, Bari, Tunis…). Il a légué à la postérité des centaines de peintures (huiles sur toile, sur carton, gravures, lithographies, céramiques et fresques murales), témoins d’une grande boulimie créative.
Lui aussi artiste-peintre de référence, Abderrahmane Aidoud est également natif de Khenchela. Né en 1950, son intérêt pour la peinture se manifeste dès son jeune âge. Quittant Khenchela à l’adolescence pour s’installer à Constantine avec ses parents, il continue à s’intéresser à la peinture. En 1969, il s’inscrit au cours de dessin du soir à l’Ecole des Beaux-Arts de Constantine. Quelques années plus tard, il s’inscrit à l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Alger. Après cinq années d’études dont trois dans l’atelier de peinture dirigé par l’artiste-peintre et professeur Choukri Mesli, Abderrahmane obtient son diplôme de peinture en 1976. Après le service national, il rejoint l’Ecole nationale des Beaux-Arts en qualité d’enseignant de dessin. En 1980, il obtient une bourse d’études pour l’Italie et s’inscrit à l’Université de Pérouse afin d’apprendre la langue italienne. Il rejoint ensuite l’Académie des Beaux-Arts de Rome dont il ressort diplômé en peinture en 1986. Retour en Algérie et réintégration de l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Alger. Abderrahmane Aidoud expose régulièrement en Algérie et à l’étranger.
… de chantres du terroir
Outre ses artistes peintres, Khenchela est également connue pour ses chantres du terroir. Ali El Khenchli et Cheba Zoulikha ont chanté les plus beaux poèmes du patrimoine bédouin. Avec chacun son style, ils ont contribué à faire connaître cette poésie du terroir.
Né en 1914, Ali El Khenchli, de son vrai nom Mahmoud Djallal, a effectué ses premiers pas dans la chanson à partir de 1935. De 1938 à 1939, alors qu’il habitait Aïn El Beida, il accompagne le chantre de la chanson bédouine des Aurès, Cheikh Aïssa El Djermouni. Il enregistre son premier disque en 1949. Il mène une carrière bien remplie, collaborant avec les musiciens les plus chevronnés dont le flûtiste et ami Larbi Rezaïguia qui l’accompagne pendant 22 longues années. Décédé en 2004, il laisse derrière lui plusieurs enregistrements mais surtout des disciples. A noter qu’El Khencheli, qui était père de onze enfants, avait une centaine de petits-enfants.
L’autre voix-phare du chant bédouin, c’est Hassina Laouadj, plus connue sous son nom de scène, Chabba Zoulikha. Originaire de Khenchela, elle y naquit le 6 décembre 1956 au sein d’une famille modeste. Elle commence à chanter à l’âge de 10 ans. Complètement passionnée, elle y consacre sa courte existence. En 1976, elle participe à l’émission Alhane oua chabab. Avec sa voix rauque, elle interprète des chansons qui rencontreront un énorme succès dont la célèbre Sab Errachrach. Cheba Zoulikha meurt d’un cancer de la gorge à Alger le 15 novembre 1993, laissant derrière elle une trentaine de cassettes.
… et de grands managers
A tout seigneur, tout honneur et à chaque époque ses hommes dont Khenchela n’a pas été avare, participant à tout ce qui fait l’Algérie des grandeurs et du Savoir. Khenchela a enfanté un autre Hakkar, dans un autre domaine, celui du management, de l’ingénierie de la gestion et de l’économie, il s’agit de Toufik Hakkar, le Président –Directeur Général de la grande compagnie pétrolière nationale qu’il a su mener tambour battant vers le firmament de la réussite, l’imposant dans la cour des grands.
A 49 ans, Toufik Hakkar est installé le 5 février 2020 à la tête de Sonatrach en qualité de Président-Directeur Général après avoir été nommé à ce poste par le président de la république, Abdelmadjid Tebboune qui a tenu à confier cette gestion à un homme ayant fait ses preuves, tant du point de vue de l’intégrité que de celui du savoir-faire.
Depuis son installation à la tête de la première compagnie publique algérienne, cet autre enfant de Khenchela a mené le bateau Sonatrach à bon port, multipliant les prouesses dans la gestion et permettant à la compagnie nationale de relever tous les défis avec brio, dans un monde qui ne fait pas de cadeaux.