Pfizer et Moderna font grimper le prix de leurs vaccins vendus à l’UE : Big-pharma verse dans la spéculation !
Les deux laboratoires américains, qui commercialisent des vaccins à ARN messager, ont mis en avant l’efficacité de leur produit pour réclamer davantage d’argent à Bruxelles.
«D’énormes bénéfices» sont promis aux entreprises américaines Pfizer et Moderna, constate The Times.
Les deux laboratoires ont augmenté le prix de leurs vaccins contre le Covid-19 de 25 % et de 13 % respectivement dans les derniers contrats signés avec l’Union européenne, selon des révélations du Financial Times, dimanche 1er août.
«Les termes des accords signés cette année pour la livraison d’un total de 2,1 milliards de doses d’ici 2023 ont été renégociés après que les essais de phase 3 ont montré que leurs vaccins à ARN messager étaient plus efficaces que les vaccins moins onéreux conçus par Oxford/AstraZeneca et Johnson & Johnson», détaille le journal économique britannique.
Au moment des tractations, les deux derniers produits faisaient également l’objet d’inquiétudes liées à la nature et à la fréquence de certains effets indésirables. Dans les faits, le coût de chaque dose est donc passé de 15,5 euros à 19,5 euros pour le vaccin Pfizer-BioNTech et de 19,5 à 21,5 euros pour le produit mis au point par Moderna.
«Selon une source proche des négociations, les laboratoires ont profité de leur pouvoir de marché et déployé le discours pharmaceutique habituel.»
Les vaccins sont efficaces, «alors ils ont augmenté les prix», ajoute le Financial Times. Bruxelles aurait également accepté de payer plus cher afin de bénéficier de doses produites sur le continent.
Résultat : en 2021, le laboratoire Pfizer s’attend à engranger des recettes de 28 milliards d’euros grâce au vaccin contre le Covid-19, développé en partenariat avec la société allemande BioNTech.
Problème, souligne The Times, «Pfizer a été critiqué pour avoir gonflé ses profits en déclarant la plus grosse partie de ses bénéfices dans des pays à la fiscalité avantageuse (comme les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Irlande), au mépris des investissements publics massifs réalisés pour développer les vaccins».
L’an prochain, prédit le quotidien britannique, les prix et les recettes des deux laboratoires devraient encore augmenter.
Et l’écart se creuser avec leurs rivaux, comme AstraZeneca, dont les vaccins sont élaborés de manière classique à l’aide d’un «virus modifié» et vendus à prix coûtant, en particulier aux pays les plus pauvres.
R.I.