Pillage des ressources sahraouies : L’OCP de Mohamed VI reprend ses exportations vers l’Australie
Le conflit armé ukrainien arrange grandement les juteuses et illégales affaires du groupe OCP (Office chérifien des phosphates), détenu par la famille du roi marocain Mohamed VI. Ce conflit, éclaté en plein cœur de l’Europe de l’est a induit une forte flambée des cours des engrais. Nous apprenons ainsi, que le producteur australien d’engrais Incitec Pivot, confronté à des difficultés d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, a discrètement repris ses importations de phosphates issus de la mine de Boucraa, située au Sahara occidental, illégalement exploitée par le géant marocain OCP. Il avait arrêté de s’y approvisionner en 2016, après une fronde d’actionnaires scandinaves à ce sujet. Jointes par téléphone, des sources locales sahraouies nous expliquent que cette mine se trouve à ciel ouvert, ce qui décuple sa rentabilité, et rend particulièrement aisée son exploitation. Pour rappel, au mois de septembre passé, la Cour de justice européenne avait rendu un arrêt interdisant toute exploitation des ressources minières et halieutiques situées dans les territoires sahraouis, classés non-autonomes » par l’ONU. Elle avait également décrété que le seul représentant légitime du peuple sahraoui est le front Polisario. Me Gilles Devers, avocat du Polisario, explique que tous les recours introduits par les Etats et multinationales européens sont voués à l’échec au regard des preuves et documents déjà déposés auprès de cette cour. Pour rappel encore, le magazine Jeune Afrique, dont ont connait les orientations sonnantes et trébuchantes en faveur du Maroc, a réalisé un classement des 500 plus importantes entreprises africaines après leur début de reprise post-pandémie de coronavirus. Si l’on retrouve fièrement et sans surprise aucune le groupe Sonatrach en tête, c’est le fait de voir un fieffé « fraudeur » parmi les « finalistes » qui fausse gravement ce classement, dans lequel on retrouve quand même l’algérien Naftal. L’OCP marocaine y arrive en effet à se classer bonne quinzième. Il s’agit de l’OCP. Ce groupe, immensément riche, et dont Mohamed VI est l’actionnaire principal, a réalisé un chiffre d’affaires de pas moins de 6237,3 milliards d’euros. Il ne s’agit rien moins que du fruit du pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental. Du peuple sahraoui en somme. Au mois de septembre de l’année écoulée, en effet, la cour de justice européenne avait formellement condamné le Maroc, et ordonné aux entreprises européennes qui traitent encore avec Rabat. Gilles Devers, l’avocat du front Polisario, ne laisse guère planer de doute sur le sujet. Pour lui, en effet, le Maroc est déjà redevable au peuple sahraoui et à ses représentants légitimes de la bagatelle de près de six millions d’euros. Or, cette somme n’en finit plus de grimper, puisque le pillage marocain se poursuit à un rythme qui va en s’accélérant. Rabat, qui se contentait jusque-là d’exporter du phosphate brut illégalement prélevé sur le sol sahraoui, est en train d’ériger de grands complexes de transformation de cette matière essentielle pour l’agriculture afin d’en décupler la valeur marchande. L’ironie voudra que la fortune vénale de Mohamed VI ait été évaluée par Forbes à environ 6 milliards de dollars. En clair, si ce roi prédateur devait rendre ne serait-ce que le dixième de ce qu’il a volé aux peuples sahraoui et marocain sans vergogne, il se retrouverait immédiatement plumé. L’heure de rendre des comptes, en même temps que l’argent volé, va bientôt sonner pour le roi marocain et sa proche cour, exclusivement composée de prédateurs à son image…
Ali Oussi