La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par la diffusion des aveux du groupe armé, capturé en mars dernier dans la wilaya de Skikda. Sidérés, les algériens ont eu droit à des images et des propos qui ont replongé les plus âgés dans de sombres souvenirs. Les plus jeunes ont quant à eux découvert un pan d’une histoire qu’ils sont nombreux à ignorer. Plusieurs points sont à retenir des propos tenus par ces terroristes. L’un des plus frappants est lié aux conditions de vie dans les maquis, décrites par le responsable du groupe Leslous Madani. « Lorsque les soldats de l’ANP qui ratissaient dans les montagnes sont parvenus à notre hauteur, nous étions tous terrés dans un couloir souterrain obscur, humide et terriblement froid. Nous savions tous qu’on ne pouvait pas y rester encore longtemps en raison des conditions difficiles et de la faim, qui nous torturait… » L’émir du groupe n’évoque à ce moment qu’un aspect de la vie, dans laquelle sont embourbés les résidus du terrorisme. Les images, diffusées au mois de mars dernier, quelques heures après la fin de l’opération de ratissage, ont révélé le côté incroyablement primitif du quotidien, auquel sont réduits ces groupes esseulés. Les cheveux hirsutes, enveloppés dans des vêtements crasseux, ils paraissaient sortis d’un monde sauvage.
Le second point, qui retenait l’attention dans ces aveux est le regret d’avoir pris part à une « lutte armée déclenchée par des irresponsables » insiste l’émir.
Sur le fond cette fois, les témoignages des différents membres du groupe ont mis en évidence le déclin total de ces organisations armées passées de centaines de membres dans les années 90 à quelques dizaines d’individus à l’aube des années 2000. La seconde partie des aveux, diffusés ce jeudi, ont aussi et surtout apporté la preuve du lien qu’entretient Rachad avec les éléments armés encore actifs sur le terrain. Ce point figure, sans conteste, parmi les révélations les plus importantes enregistrées car il met à plat toute l’aura dont a voulu s’entourer l’organisation islamiste en faisant croire qu’elle activait sous un caractère pacifique. L’un des terroristes a détaillé ce lien : « Zitout nous a demandés d’agir pour provoquer la chute du régime. Il nous a contactés par le biais d’un intermédiaire qui nous a promis de l’aide pour cette mission », a-t-il confessé tout en précisant que le responsable de Rachad se cachait derrière des intermédiaires par crainte des autorités de la Grande Bretagne ou il s’est réfugié. Ces aveux risquent à présent de compromettre son statut…