Pour avoir mené des actions pacifiques : La militante saoudienne, Loujain El Hathloul, condamnée
Un tribunal antiterroriste saoudien a condamné lundi 28 décembre la militante pour les droits des femmes Loujain El Hathloul à cinq ans et huit mois de prison, ont rapporté les médias locaux. Il lui est reproché, notamment, d’avoir mené des actions pacifiques dans le royaume ultraconservateur.
Par le passé, elle a longtemps milité pour le droit des Saoudiennes à conduire et pour la fin de la tutelle mettant la femme à la merci de l’homme. Lundi, elle a été reconnue coupable de «diverses activités prohibées par la loi antiterroriste», a précisé le média en ligne Sabq, dont un représentant a assisté à l’audience.
Dans un tweet, Lina El Hathloul, la sœur de Loujain, précise qu’il lui a été interdit de voyager pour une durée de 5 ans.
Le tribunal a accordé une suspension de peine de deux ans et 10 mois, la militante étant en détention provisoire depuis plus de deux ans. La jeune femme risquait 20 ans de prison, la peine maximale, requise par le procureur selon The Guardian. Le 25 décembre, la famille de Loujain El Hathloul avait précisé le transfert du dossier à une cour chargée des affaires de terrorisme. Ce tribunal spécial est connu pour avoir jugé des prisonniers politiques selon des organisations de défenses des droits humains.
Un appel de la décision peut être interjeté dans les 30 jours.
El Hathloul, 31 ans, avait été arrêtée en mai 2018 avec au moins une douzaine d’autres militantes des droits des femmes. Selon le ministre des affaires étrangères Fayçal ben Farhan El Saoud, Loujain El Hathloul est accusée d’avoir transmis des informations confidentielles à des États «hostiles» au Royaume.
Elle est alors incarcérée pour «tentative de déstabilisation du royaume». Mais la famille de la militante conteste les dires et déplore le manque de preuves. Loujain El Hathloul n’en est pas à sa première arrestation à l’époque. En 2013, la militante est arrêtée pour avoir diffusé une vidéo d’elle au volant d’une voiture, un droit que les Saoudiennes obtiennent finalement quelque temps après sa dernière arrestation.
En prison, la militante, confie à sa famille les sévices qu’elle subit : tortures et harcèlement sexuel. Elle raconte que l’ancien conseiller royal, Saud El Qahtani, aurait menacé de la violer et de la tuer.
Dj. Am