Pour la première fois en Algérie : les revenus de l’agriculture dépassent ceux des hydrocarbures
C’est une première dans les annales de l’économie algérienne, et c’est le cas de le dire, s’agissant des recettes en matière de productions agricoles qui ont dépassé celles des hydrocarbures.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune l’a affirmé mardi dernier lors des assises de la tripartite indiquant que les recettes de l’agriculture, au cours de l’année présente, se situent à 25 milliards de dollars, en concluant que c’est la première fois que ces revenus dépassent ceux des hydrocarbures, estimés à 24 milliards de dollars.
Il est vrai que, d’un côté, le secteur des hydrocarbures traverse une période très difficile, conséquence de la dégringolade des cours de l’or noir sur les marchés internationaux depuis quelques temps, alors que, de l’autre, le secteur de l’agriculture, qui est un secteur vital, a enregistré des résultats très probants sur le terrain durant ces dernières années.
Depuis le lancement en l’an 2000 du Plan National pour le Développement Agricole et Rural (PNDAR), la production agricole ne cesse d’augmenter, notamment dans certaines filières comme les céréales, les cultures maraîchères, l’arboriculture et la viticulture. L’agriculture représente environ 12 % du PIB. Le secteur fait vivre de façon directe et indirecte 21 % de la population nationale et a, de ce fait, été promu au rang de priorité nationale dans la feuille de route du gouvernement .
D’ailleurs, il est question de s’attaquer à la filière céréalière, avec pour objectif affiché de porter la production à 71 millions de quintaux/an d’ici 2024, alors que les besoins nationaux sont de l’ordre de 80 millions de quintaux/an. Actuellement, l’Algérie n’importe plus de blé dur depuis 2019, se contentant des compléments d’apport de l’étranger pour le blé tendre.
Concernant les autres produits de large consommation, les responsables du ministère de l’agriculture et du développement rural tablent sur une production nationale d’huile et de sucre qui peut couvrir au moins 30% des besoins du pays à l’horizon 2024, en s’appuyant principalement sur l’agriculture saharienne.
Les études menées avec l’accompagnement de l’Agence spatiale algérienne montrent la possibilité d’allouer 1 million d’hectares à l’horizon 2024 aux potentiels investisseurs pour la production des matières premières destinées à l’industrie manufacturière.
Rabah Kourougli