Pr Ammar Belhimer plaide pour une presse professionnelle
Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a plaidé pour une presse professionnelle, appelant les journalistes à « assainir » la corporation.
« Le secteur de la communication ne déroge pas à cette règle. Seules une mobilisation et une synergie des efforts pourraient conduire à un assainissement du secteur, car il s’agit bien d’assainir une situation marquée par un cumul de problèmes, d’insuffisances, de manques et de manquements », a-t-il expliqué dans un entretien accordé au journal «Rencontre » publié ce mardi.
Une nouvelle approche
Le porte-parole du gouvernement, a rappelé, dans ce contexte, l’importance qu’accordent les autorités, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la promotion du secteur.
« Le journaliste, dont la mission première consiste à informer, est considéré dans le projet de ‘l’Algérie nouvelle’ comme une lanterne éclairant à la fois l’opinion publique, et la prise de décision », a-t-il avancé. Et d’ajouter, « c’est pour cette raison que tous nos programmes convergent vers un seul et unique sens : la professionnalisation en vue d’un exercice apaisé du métier, conciliant liberté et responsabilité ».
Pour ce faire, Pr Belhimer évoque des chantiers qui ont été lancés afin d’atteindre cet objectif. Il cite, entre autres, les rencontres fréquentes, notamment avec les syndicalistes et hommes de médias, mais aussi la nouvelle loi sur la publicité.
Cette dernière, dont la préparation se fait en impliquant les acteurs du secteur, « permettra de mettre fin au désordre régnant dans ce marché », a-t-il promis.
En attendant, une sorte de cahier des charges a été mis en place. Il comprend quinze conditions transitoires « pour bénéficier de la publicité publique ». « Le document en question a été présenté lundi dernier aux responsables des médias lors d’une rencontre tenue au siège de l’APS, au terme de laquelle un débat franc et direct avait permis aux différents intervenants de donner leurs avis et de faire des recommandations dont nous avons tenu compte », a poursuivi Pr Belhimer.
Promouvoir la presse électronique
Autre chantier : la régulation de la presse électronique. Connaissant une croissance continue, comme partout dans le monde, cette forme 2.0 de la presse souffre en effet d’un vide juridique en Algérie. Elle fera « incessamment l’objet d’un décret exécutif », a-t-il indiqué.
« Le futur décret exécutif sur la presse électronique permettra une amélioration de cette activité en Algérie et son développement. Il permettra aussi de mettre fin aux nombreuses pratiques anti-professionnelles recensées dans ce domaine, et qui nuisent à la corporation et à ses acteurs » a-t-il souligné.
Pas de chaîne d’information
Concernant la création d’une chaîne de télévision algérienne à l’image d’Al Jazeera, BBC ou encore France 24, le ministre de la Communication n’en voit pas la nécessité. Car, selon lui, « nos chaînes » accomplissent la mission.
« Une chaîne comme ‘Canal Algérie’, à titre d’exemple, est très regardée et appréciée à travers le monde. D’autres chaînes privées le sont tout autant », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, Ammar Belhimer est revenu sur la nécessité de faire de l’Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) un Conseil national de la presse. « Le fonctionnement de ce conseil reposera sur des sous-organismes dédiés aux règles d’éthique, d’arbitrage et au règlement lié à la distribution de la carte professionnelle », a-t-il fait savoir.
Nacereddine Benkharef