Pr. Arezki Mekliche : «L’autosuffisance en céréales est un objectif réalisable »
Le Professeur en agronomie, Arezki Mekliche, est convaincu que l’autosuffisance est « un objectif réalisable tant la volonté y est »,
Indiquant que l’on ne doit pas se suffire d’élargir l’espace emblavable, il a relevé ce mardi, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III qu’il est surtout question, d’introduire aussi et surtout la science pour définir les variétés cultivables ainsi que l’exploitation des techniques modernes d’irrigation dans le contexte climatique critique que subit notre agriculture».
En effet, pour atteindre l’autosuffisance, « quatre objectifs ambitieux sont à réaliser », à savoir « l’élargissement des espaces irrigués », « une irrigation rationnelle », «l’amélioration de la productivité » et « l’adaptation des cultures aux microsystèmes », a rappelé le professeur à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA), Arezki Mekliche,, à l’occasion du lancement officiel de la saison « labour et semence », donné ce mardi 1er octobre suggérant « le respect de l’itinéraire technique défini par le Comité technique national », dont il est membre.
Atteindre l’autosuffisance
Evoquant l’agenda dudit Comité, l’intervenant fait constater que « des agriculteurs, en possession de gros moyens (tracteurs puissants, par exemple) ont achevé de labourer le sol et peuvent commencer à semer dans les quatre coins du pays sans attendre la pluie ».
En gage de réussite de cette saison, les agriculteurs doivent s’organiser en coopératives pour avancer, sans attendre la pluie, expliquant que la quantité d’eau dépend des régions et des espèces.
« Il faut commencer par les cultures fourragères comme l’avoine, l’orge et le triticale pour qui le climat est favorable à produire de la biomasse et ont besoin des pluies en avril-mai », conseille M. Mekliche.
En projection de l’autosuffisance du blé, l’expert évoque l’autosuffisance en orge à laquelle les pouvoirs publics ont réservé un espace d’un million d’hectares. « Parmi les autres céréales, l’orge est moins capricieuse en eau et moins sensible à la qualité du sol», fait-il observer, s’interrogeant « pourquoi on a pu atteindre notre autosuffisance en la matière avec cette culture facile, alors qu’avec notre climat, notre sol ne devait jamais manquer d’orge ? ».
La cartographie négligée
Revenant sur la feuille de route pour réaliser l’autosuffisance en matière céréalière, l’expert souligne que « le vrai challenge des pouvoirs publics est de s’investir pour exiger le respect des microsystèmes ». « Les agriculteurs ne doivent pas cultiver n’importe quoi n’importe où », avise-t-il, soulignant qu’« il ne faut pas cultiver le blé où pousse l’orge en abondance dans un climat à faible pluviométrie ».
« Il faut appliquer à la lettre à l’itinéraire technique tracé par le comité et veiller à le faire respecter », préconise le professeur.
Il faut aussi, dit-il, exploiter des sources en complément d’irrigation en puisant dans l’eau épurée et les eaux des retenues colinéaires, ainsi que l’utilisation des pivots même dans les petits espaces (3 hectares par exemple) pour économiser beaucoup d’eau.
Pour rappel, pour cette campagne, 3.7 millions d’hectares sont à cultiver, un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes et ce, en prélude à une autosuffisance en blé dur en produisant en 2025 quelque 1.5 million de tonnes de blé.
Pour cela, l’Etat a tout mis en place tel les engrais, les semences et d’énormes facilitations pour les agriculteurs, encore faut-il que ces derniers doivent se solidariser via des coopératives pour travailler en commun, afin d’améliorer leurs productions d’année en année, avec l’espoir d’une bonne pluviométrie.
R.E