Pr. Chitour à propos de l’inclusion de l’Algérie dans les BRIC’S : « la démarche est porteuse d’immenses possibilités »
L’intérêt qu’accorde plusieurs pays au BRIC’S est davantage grandissant. Pour Pr. Chems Eddine Chitour, « le moment est venu pour l’Algérie de sortir des sentiers battus et d’oser une rupture qui la placerait sur la trajectoire du développement. Elle a beaucoup d’atouts qu’elle devrait mettre en valeur », affirme – t-il dans une contribution pour le site « mondialisation. Ca ». Pour l’universitaire, «on sait que l’Algérie et la Chine ont signé un mémorandum d’entente sur l’adhésion de l’Algérie à l’initiative chinoise, de la Route de la Soie. C’est peut être l’angle d’attaque en terme de stratégie. Les conséquences de cette vision du soft power chinois a fait ses preuves et l’admission de l’Algérie d’une façon opérationnelle facilitera son adhésion au BRICS ». Déjà dans une contribution en 2016, Pr. Chitour écrivait : «si nous avons un cap pour le développement du Sahara, la Chine pourrait nous accompagner. Au vue des défis du futur il est possible de penser à une route de la Soie qui emprunterait à partir d’Alger le trajet de la transaharienne électrique et qui irait irriguer toute l’Afrique centrale, de l’est et de l’ouest du fait qu’un partenariat Chine-Afrique existe. Qui ne tente rien n’a rien ».
Pour Pr. Chitour, les arguments de l’Algérie sont nombreux. Il est entre autres question de son immensité qui fait d’elle « le premier d’Afrique avec 7000km de frontières, 1200 km de côte avec la possibilité de développement de la façade maritime dans le cadre d’un port en eau profonde qui sera un Hub pour les navires sur les 1200 km pour leur ravitaillement. C’est aussi la porte de l’Afrique. Des matières premières en qualité ( fer, Lithium , phosphate..) et une position privilégiée en Méditerranée ».
Ce qui fait le développement du pays c’est aussi « son réseau routier, ses ports, ses aéroports ». Parmi les autres atouts, l’universitaire cite un «réseau ferré parmi le plus important 4500 km en 2020, 6 500 km en 2023, 12 500 km en 2030. S’y ajoutent 35 aéroports sur tout le territoire dont 13 internationaux, 52 ports sur 14 wilayas côtières dont 11 ports de commerce international, 118 306 km de route, un réseau autoroutier d’environ 2 450 km en 2019 ». L’Algérie, c’est aussi la Trans-Saharanienne qui «se concrétise. 4800 km qui relient Alger à Lagos dont plus de 2000 km en Algérie. Un projet pharaonique de plusieurs milliards de dollars qui va permettra le désenclavement de six pays africains et dont les retombés économiques seront aussi énormes que le projet. Le Nigeria, Le Niger, Le Mali, Le Tchad, L’Algérie, La Tunisie désormais reliés via une aorte africaine ». Enchaînant, Pr. Chitour indique que « la route de la soie africaine a toutes les chances d’exister, et l’Algérie en sera le maillon fort, elle qui est sa porte sur la Méditerranée ».
Au chapitre de la transition énergétique, l’auteur de la contribution souligne que « la capacité de production actuelle de l’Algérie en matière d’électricité excède les 24.000 Mégawatts. pour une consommation moyenne annuelle qui ne dépasse pas les 14.000 MGW ». Cette capacité «va encore augmenter avec la réalisation des investissements qui sont en cours et qui sont d’une capacité de 6.000 MGW ». L’Algérie atteindra «une capacité de production de 30.000 Mégawatts à l’horizon 2031-2032 ». Pour l’universitaire, « cela veut dire un investissement de 5 milliards de dollars alors que dans le même temps, pour les 1000 MW impossible de mobiliser 800 millions de dollars qui peuvent nous permettre d’éviter la consommation de 1,5 milliard de m3 soit l’équivalent d’au minimum la moitié du financement des 1000 MW ».
En conclusion, Pr. Chitour indique que l’inclusion de l’Algérie dans les BRIC’S est « porteuse d’immenses possibilités. À nous d’être entreprenants. Les possibilités décrites permettront à l’Algérie d’être incontournable aussi sur le trajet de la route de la soie ».
Mohamed Ait S.