Prévention et lutte contre la corruption : thème d’un Forum International à l’Université de Blida 2
« Prévenir et combattre la corruption pour répondre aux exigences du développement durable dans les secteurs stratégiques », tel est le thème débattu au cours du forum international organisé cette fin de semaine au niveau de la Faculté de droit et sciences politiques de l’université Ali Lounici Blida 2 d’El Affroun. Les travaux ont été rehaussés par la présence de la présidente de la Haute Autorité pour la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption, Mme Salima Mesrati.
Le forum a été organisé par la faculté de droit et sciences politiques en coopération avec le Laboratoire de Droit et du Foncier afin de discuter des moyens légaux à mettre en œuvre dans le cadre de la concession du foncier national privé de l’Etat pour le développement durable. La rencontre a aussi vu la présence du recteur de l’université Ali Lounici Blida 2, d’un membre de la Cour Constitutionnelle, du SG de la wilaya de Blida, du Procureur Général près la Cour de Blida, de représentants des deux chambres du Parlement et des autorités civiles et militaires de la wilaya de Blida.
La présidente de la Haute Autorité pour la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption a affirmé dans son discours d’ouverture que : « la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption est un pilier pour la promotion des objectifs de développement durable en Algérie », précisant que le phénomène de la corruption est caractérisée par sa multiplicité et son adaptation aux différents systèmes de prévention adoptés par les pays, ce qui lui fait prendre des formes renouvelées. Pr Misrati a expliqué que la corruption menace la sécurité et la stabilité des pays, car elle sape les fondements du développement durable et de la cohésion sociale, réduit l’accès aux services de base et affaiblit les bénéfices de l’investissement au détriment des opportunités d’emploi et de la prospérité économique.
La présidente de la Haute Autorité pour la lutte contre la corruption a révélé que le législateur algérien, s’appuyant sur les obligations internationales et les exigences de prévention et de lutte contre la corruption, a élaboré un système intégré fondé sur la nécessité de construire un Etat de droit, de renforcer les principes de bonne gouvernance et de lutter contre la corruption afin de parvenir à un développement global et de faire progresser l’économie nationale à la lumière du renforcement des principes de la social-démocratie.
Dans le même contexte, elle a ajouté que les efforts de l’Etat algérien sont cohérents en matière de lutte contre la corruption et d’atteinte d’indicateurs de transparence plus élevés, ce qui l’a conduit à créer la Haute Autorité pour la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption et à la faire passer d’un organe consultatif à un organe de contrôle. Elle a souligné que la Constitution de 2020 a accordé à la Haute Autorité pour la transparence et la prévention de la corruption des pouvoirs plus larges, grâce auxquels elle occupe une position essentielle qui la qualifie pour renforcer la transparence, la responsabilité et l’intégrité, en plus des pouvoirs pour élaborer une stratégie nationale de prévention de la corruption et sa lutte, qui a été officiellement lancé en juillet 2023.
Pour sa part, le recteur de l’Université de Blida 2, Dr Mazough, a souligné que la corruption constitue un véritable défi pour les sociétés dans leur ensemble, car elle est la principale raison de la remise en cause des exigences du développement économique, avec ses effets négatifs sur les pays, les sociétés et les individus.
Dr Mazough a expliqué que les pays ont assumé la responsabilité de lutter contre la corruption par divers moyens disponibles, en tenant compte de l’évolution des modèles et des formes de corruption, ce qui nécessite une réponse et une flexibilité assez grandes, nécessaires pour les stratégies de prévention et de lutte contre la corruption.
Dans ce contexte, Dr Mazough a salué les efforts de l’Etat algérien dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la corruption, soulignant l’adoption d’une approche globale visant à développer un système législatif pour assurer une plus grande efficacité du travail des institutions et des organes conformément aux approches et mécanismes modernes qui suivent l’évolution rapide de l’ampleur et des menaces posées par la corruption.
Quant au doyen de la Faculté de droit et des sciences politiques, Dr. Okab Abdessamad, a confirmé que l’Algérie, à l’instar d’autres pays, a pris l’initiative de faire face au phénomène de la corruption en ratifiant les accords internationaux et en engageant les réformes constitutionnelles et législatives nécessaires pour y arriver. Il a indiqué que ce forum constitue un édifice scientifique pour passer en revue l’expérience algérienne en matière de prévention et de lutte contre la corruption sous ses diverses formes et manifestations, en plus de bénéficier des expériences de d’autres pays.
Le professeur Okab a souligné la nécessité d’efforts concertés de la part des organismes, des élites, des dirigeants, des acteurs de la société civile et des médias afin de parvenir à l’État de droit et de fournir un environnement transparent qui favorise l’investissement et réalise le développement souhaité.
Tahar Mansour