Les gens détenus dans les prisons marocaines, qu’ils soient politiques ou de droit commun, vivent un véritable enfer. Et c’est un rapport officiel des autorités du royaume chérifien qui vient d’en faire l’aveu dans un rapport rendu public ce mercredi. Celui-ci, émanant de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), avoue un taux de surpopulation de pas moins de 159 %. En d’autres termes, pour 100 places disponibles, il y a 159 détenus en situation carcérale. En parallèle, la superficie moyenne par détenu reste insuffisante et s’élève à peine à 1,75 mètre carré. Il n’ y a là même pas assez d’espace pour étendre correctement ses pieds. Ce rapport, accablant, quoique officiel, est encore loin de la réalité tragique et infernale ayant cours au niveau des prisons marocaines. Le journaliste Hicham Mansouri, réfugiés en France, en parle longuement et crument dans son livre intitulé « Au cœur d’une prison marocaine ». l’auteur nous avait gratifié d’un entretien, dans lequel il avait expliqué dans quelles conditions inhumaines sont entassés les prisonniers, comment la drogue y circule librement, et de quelle manière bon nombre de détenus dictent leurs lois aux gardiens. Les prisonniers politiques, journalistes marocains comme Omar Radi ou Souleimane Raissouni, ou militants sahraouis du front Polisario, à l’image de Naâma Asfari ou le journaliste Mohamed-Lamine Heddi, subissent une double peine. Ces derniers sont en effet privés de visites, punis sans raisons par les gardiens, privés de leurs effets personnels, et livrés aux agressions récurrentes des détenus de droit commun.
Ali Oussi