Proclamation de la RASD : symbole de la détermination d’un peuple
De nos envoyés spéciaux dans les camps de réfugiés Farid Houali et Abdessamed Khelifa
Les Sahraouis où qu’ils soient, célèbrent, le 45ème anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique, (RASD).
Elle avait été proclamée le 27 février 1976 à Bir Lehlu après le retrait de l’occupant espagnol, suite à la signature de l’accord tripartite de Madrid le 14 novembre 1975.
C’est le début d’un long parcours de l’édification de l’Etat sahraoui sur l’ensemble de son territoire.
L’occasion, en ce février 2012, est de rappeler l’agression militaire du Maroc sur leurs territoires un certain 31 octobre 1975, au moment où leur Etat venait à peine de naitre et se rétablissait des stigmates du colonialisme espagnol. Le 6 novembre de la même année marquera aussi à jamais les esprits des Sahraouis, le régime d’occupation marocain ayant décidé d’organiser sa «marche verte», qui est en vérité «une marche noire dans l’histoire de la région du Maghreb».
Les images de milliers de Sahraouis fuyant l’oppression de l’armée marocaine, lourdement armée, sont toujours ancrées dans les esprits, documentant de véritables crimes contre l’humanité, de l’aveu même des organisations internationales de défense des droits de l’Homme.
Un peuple déterminé
La célébration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD est célébrée cette année sur fond de victoires militaires remportées par l’Armée sahraouie contre les forces d’occupation marocaines depuis la reprise de la lutte armée le 13 novembre dernier, des victoires couronnées par de grands acquis politiques et diplomatiques à la faveur d’une reconnaissance internationale grandissante du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
« L’Etat sahraoui est une réalité que les Marocains doivent admettre Malgré toutes les difficultés des moyens dont nous disposions, nous avons réussi construire des institutions administratives et juridiques complémentaires tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, en voulant pour preuve les relations diplomatiques de la RASD et ses ambassades dans les capitales des pays frères et amis », affirmait le président sahraoui dans son allocution annonçant le début officiel des festivités commémoratives abritées cette année par la wilaya d’Aousserd.
La République sahraouie a réalisé en effet, sous la direction du Front Polisario, l’unique représentant légitime du peuple sahraoui, «de grands acquis politiques et diplomatiques», notamment l’obtention de la reconnaissance internationale par plus de 80 Etats en Afrique, en Amérique latine et en Asie, outre le fait d’être membre fondateur de l’Union africaine (UA).
Un peuple « contraint » à la reprise de la lutte armée
Depuis plus de 30 ans, les Sahraouis, las des « promesses » sans suite des Nations Unies, de son Conseil de sécurité et de la communauté internationale, s’est décidé de prendre son destin en main.
Sa réponse à l’agression marocaine du cessez-le-feu signé entre le Polisario et le Maroc en 1991, au terme d’une guerre dévastatrice longue de 16 ans, dans la brèche illégale d’El Guerguerat était ferme.
« Le peuple sahraoui a laissé suffisamment de temps pour convaincre la Communauté internationale que le Maroc n’a pas de bonne volonté pour une solution pacifique et juste à la question sahraouie en dépit des chartes internationales qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a déploré dans une déclaration à La Patrie News, Brahim Mokhtar, membre dus secrétariat national du Polisario et wali d’El Ayoune (Camps des refugiés), rencontré en marge des festivités commémoratives de la proclamation de la RASD.
Ainsi, de l’avis de tous, l’agression militaire d’El Guerguerat, survenue le 13 novembre dernier, « a marqué un tournant décisif du processus de la cause sahraouie après des années de statu quo politique en l’absence d’un nouveau envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental et le non accomplissement de la mission de la Minurso consistant à organiser un référendum sur l’autodétermination dans un climat de liberté, d’égalité et de transparence en concrétisation de la légalité internationale ».
Aussi, en dépit des manœuvres marocaines et le deal avec l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, la diplomatie sahraouie a réussi à étouffer la déclaration de Trump, notamment après les dernières déclarations du porte-parole du Département d’Etat américain, Ned Price, qui a affirmé l’attachement de l’administration de Biden au processus pacifique pour le règlement du conflit au Sahara occidental et l’organisation du référendum d’autodétermination.
F.H.