Production d’électricité hybrides en Afrique : 350 milliards de dollars d’ici 2030
Les systèmes de production d’électricité hybrides et décentralisés devraient jouer un rôle clé dans le développement de l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne dans les années avenir.
Ils représentent un marché potentiel de 350 milliards de dollars d’ici 2030, en raison notamment de l’incapacité des réseaux centralisés à répondre aux besoins d’une population en constante hausse, selon un rapport publié par l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Toutefois, le rapport souligne que le développement à grande échelle du marché des systèmes de production d’électricité décentralisés et hybrides peut être à l’origine de grands bouleversements dans le secteur de l’électricité en Afrique subsaharienne. Dans le même temps, le développement du marché des systèmes solaires décentralisés dans les zones rurales et urbaines de l’Afrique subsaharienne représente un moyen d’augmenter les capacités renouvelables.
La baisse du coût des systèmes renouvelables décentralisés pourrait aussi faire reculer le prix de l’électricité pour les consommateurs commerciaux et industriels, favorisant ainsi leur compétitivité économique.
Intitulé «Nouveau paradigme de l’électrification en Afrique subsaharienne Comment les systèmes hybrides décentralisés changent-ils
la donne ? », le document note également que les réseaux électriques centralisés ne peuvent pas pleinement répondre aux besoins d’électricité des populations. D’autant plus que la population du continent devrait doubler d’ici 2050, passant de 1,1 milliard à 2,1 milliards d’habitants.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime d’ailleurs que la demande d’électricité en Afrique augmentera de 75 % d’ici 2030. «Les phénomènes de décentralisation précoce de services sous la pression de la demande et d’un secteur privé proactif ne sont pas nouveaux en Afrique subsaharienne, commente l’auteur du rapport et chercheur associé au Centre Énergie & Climat de l’IFRI, Hugo Le Picard.
Et d’ajouter : «Avec l’avènement du téléphone mobile au milieu des années 1990, l’Afrique a fait un ‘‘bond’’ en passant du difficile développement des réseaux de téléphonie fixes nationaux directement à la téléphonie mobile ».
Mohamed Ait S.