Projet de présidentielle libyenne : La date compromise
Comme nous le subodorions tout récemment ici-même, la tenue de l’élection présidentielle libyenne est fortement compromise. Blague à part, le choix de la date du 24 décembre qui fait croire à l’existence du père Noël, était problématique en soi. Mais, l’entrée en lice de nombreux acteurs étrangers, qui ne veulent pas que du bien à la Libye, tels que la France, le Maroc et même l’entité sioniste, a fini par donner corps à ces craintes maintes fois exprimées ici. Et c’est le ministre de l’Intérieur du gouvernement de transition libyen Khaled Mazen qui est venu enfoncer le clou, et finir de renforcer ces supputations. Khaled Mazen a en effet émis des doutes sur la tenue dans les délais de l’élection présidentielle prévue le 24 décembre, en raison selon lui d’une « aggravation des violations » à l’approche du scrutin. « L’entrave continue du plan de sécurité et l’aggravation des violations et des atteintes nuiront aux efforts déployés pour la sécurisation (du processus électoral), ce qui impactera directement le déroulement des élections et notre engagement à les tenir dans les délais », a déclaré M. Mazen lors d’une conférence de presse à Tripoli aux côtés de la ministre de la Justice. Il a cité des incidents signalés depuis jeudi à Sebha (sud), où des partisans de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, ont bloqué l’accès à un tribunal pour empêcher les avocats de Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, de faire appel du rejet de sa candidature à la présidentielle. Des juges ont été « empêchés physiquement d’exercer leurs fonctions, entravant directement le processus électoral », s’est inquiétée lundi l’ONU. La Patrie News avait fait état de ces gravissimes incidents la veille. La voie imposée par la France à la Libye s’avère être de plus en plus sans issue. Seule la solution préconisée par l’Algérie, inclusive, souveraine et interne à la Libye, peut aider à régler durablement cette crise, apparue depuis l’assassinat du leader libyen Mouammar Kadhafi, ordonné par la France en 2011.
Rafik Baktini