Dans l’état actuel des choses, le président algérien n’est pas prêt de se rendre de si tôt en visite officielle en France. C’est ce qui ressort des grandes lignes de l’entretien accordé par notre chef de la diplomatie à la chaine Al Jazeera. La visite du président algérien, d’abord programmée début mai puis repoussée à juin, fait toujours « l’objets de préparatifs », celle-ci dépendant du règlement par Paris et Alger de cinq dossiers. « En toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines”, a en effet déclaré Ahmed Attaf dans un entretien accordé mercredi soir à Atheer, la plateforme de la chaine qatarie Al Jazeera. Sur sa lancée, Ahmed Attaf a énuméré les dossiers de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et celui de la restitution de l’épée ainsi que le burnous de l’émir Abdelkader. C’est la France qui traine les pieds et temporise, opérant même de regrettables reculades sous l’impulsion d’une droite de plus en plus fortifiée. Le président Macron, à qui il faut reconnaitre une certaine volonté de faire évoluer les choses dans le sens positif, se retrouve littéralement seul contre tous. Pas seulement dans le dossier mémoriel. Avant que la France ne présente des excuses solennelles et officielles pour ses nombreux crimes commis durant sa colonisation, il y a hélas loin de la coupe aux lèvres. Il y eut même des « illuminés » en Hexagone pour tenter de faire gober au populo de supposés « aspects positifs » liés au colonialisme.
Ali Oussi