Le président Abdelmadjid Tebboune : « Personnellement, je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades et je n’insulterai jamais votre pays (France). »
Nicolas Beau s’adresse à l’Algérie et cherche à « imposer sa pensée ; sa théorie laborieusement édifiée et peu sensée, peu réaliste, est une élucubration d’un extrémiste ».
Ces élucubrations prennent une dimension politique ou idéologique radicale , caractérisée par des raisonnements forcés.
Un titre autoritaire justifiant une domination de ce moche papier : « Ce général algérien, Nacer El Djinn, dont Paris souhaite le départ… » Rien que ça…
Les tensions actuelles, comme la campagne contre le général Abdelkader Haddad, s’ancrent dans des divergences stratégiques (migration, énergie) et un héritage colonial mal digéré. La revue El Djeich a affirmé que l’Algérie « ne pliera jamais » face aux « conspirations », rejetant toute ingérence.
En présentant un pamphlet avec des idées complexes ou pseudo-savantes (comme des théories complotistes ou des discours anti-science pour impressionner ou manipuler vous écrivez: « la nomination du général Haddad à la tète du contre espionnage, mais, nous dit-on, après qu’il ait fait mine de rallier le clan présidentiel .»
Vous cherchez à créer une suspicion pour ouvrir la boîte de Pandore entre le général Abdelkader Haddad et le président Abdelmadjid Tebboune. Vous vous mettez dans la peau du capitaine Paul-Alain Léger pour créer la bleuite une atmosphère de méfiance et de conspiration.
L’état profond, qui connaît tous les dessous de l’histoire, est bien conscient des leçons tirées par Boussouf de cette vaste opération d’infiltration et d’intoxication.
Encore des idées farfelues d’un extrémiste ou déconnectées de la réalité. Une élucubration, un projet au sens péjoratif, jugé ridicule, voire dangereux, comme ce que vous écrivez :
- Vous attaquez frontalement. « Le chef du contre-espionnage algérien (DCSI), le général Abdelkader Haddad dit Nasser El Djinn, un compagnon du fameux général Toufik, l’ex-chef des services algériens pendant un quart de siècle, dixit ».
Le fameux général Toufik vous a barré la route, donc son compagnon est aussi capable de vous barrer la route. Faut -il vous rappeler que ce général est le digne représentant d’Abdehafidh Boussouf ? « Si Mabrouk », c’est la continuité…
Alors vous échafaudez une idée saugrenue fondée sur des prémisses irrationnelles ou des biais idéologiques pour avancer que : « cet homme fort des services algériens pourrait bien être écarté dans les semaines à venir au nom du vaste compromis qui est en train de se nouer péniblement entre Paris et Alger ».
Donc vous reconnaissez que cet homme est fort, et que son service est aussi fort. Ce général, Si Abd El Kader, est l’héritier direct de l’émir Abd El Kader qui vous a combattu du 27 novembre 1832 au 23 décembre 1847 (15 ans et 26 jours). La bataille de la Macta est très significative. Voir ma contribution du 26 juin 2024 sur la Patrie News (— L’Agha des Gherrabas Khalifa Ben Mahmoud a écrit une grande page de l’histoire de l’Algérie : la bataille de La Macta, du 28 juin 1835.)
Tiens, tiens, Nicolas Beau, journaliste d’investigation et écrivain français reconnu pour ses enquêtes sur les affaires politiques et géopolitiques, que j’admirais (avant qu’il adhère IDL octobre 2024)pour ses livres percutants, qui explorent les coulisses du pouvoir et les scandales politiques :
– « BHL, une imposture française”
(2006) : Une critique de Bernard-Henri Lévy.
– des scandales financiers et politiques, comme les liens entre Nicolas Sarkozy et le promoteur immobilier Lasserre, etc.
Vous avez changé de ton pour un ton autoritaire ? En prédisant le départ du général Abdelkader Haddad comme condition sine qua non d’une détente franco-algérienne, monsieur Nicolas Beau, vous tombez dans le travers que vous dénoncez ailleurs : réduire la complexité à des scénarios manichéens, préconisant qu’il pourrait être écarté pour légitimer des positions de contrôle. À croire que vous ne lisez pas votre histoire, ah j’ai oublié que vous êtes un extrémiste. La citation du général de Gaulle est d’une limpidité :
« Les Algériens ne sont pas un peuple qu’on peut gouverner par la force. Ils ont prouvé au monde qu’ils étaient une nation vivante et qu’ils ne toléraient pas l’injustice ni l’esclavage. Lorsque j’ai proclamé leur droit à l’autodétermination, je savais que je faisais face à un peuple grand qui mérite sa liberté. »
L’Algérie n’acceptera jamais que la France puisse lui imposer quoi que ce soit. Vous avez ajouté simplement de l’huile pour alimenter votre classe politique d’extrême droite française pour ses tables rondes ; elle est restée profondément haineuse à l’égard de l’Algérie.
Mais vous écrivez aussi:
« abcès de fixation que représente l’incarcération d’un écrivain provocateur, il est vrai souvent hostile à son pays, pour simple délit d’opinion » (Boualem Sansal qui a été naturalisé en 2024).
Détrompez-vous, Monsieur Beau, je me souviens de nos cours de français et de notre étude du Code pénal français:
« Tout Français qui remet en cause les frontières de la France peut être poursuivi en vertu de plusieurs dispositions du Code pénal :
- Atteinte à l’intégrité du territoire national (article 411-4 du Code pénal)
Cet article punit de 30 ans de réclusion criminelle et de 450 000 euros d’amende toute personne qui participe à une entreprise ayant pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national.
Cela concerne toute action visant à détacher une partie du territoire français ou à modifier ses frontières par la force. »
« Ma référence au Code pénal français met en lumière une asymétrie d’application : si la France criminalise les atteintes à son intégrité territoriale, elle critique l’Algérie pour l’arrestation d’un délit (Boualem Sansal). L’écrivain a été arrêté en Algérie pour avoir remis en cause l’intégrité territoriale en évoquant des revendications marocaines.
Cette contradiction de l’instrumentalisation du droit, le code pénal français est clair, le code pénal algérien est fondé sur un principe similaire selon l’article 87-bis, passible de peines sévères, donc Boualem Sansal qui remet en cause les frontières de l’Algérie, ce n’est pas un simple délit d’opinion. Il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État selon l’article 87-bis, passible de peines sévères (jusqu’à la perpétuité).
À Nicolas Beau,
En adhérant à « Identité et Libertés » (IDL), parti d’extrême droite fondé par Marion Maréchal Le Pen (petite-fille de Jean-Marie Le Pen), vous assumez une affiliation à un mouvement marqué par des idéologies radicales. Votre engagement semble prolonger l’héritage politique de Jean-Marie Le Pen, figure controversée de l’histoire française. Ancien militaire et tortionnaire durant la guerre d’Algérie, celui-ci a été accusé à plusieurs reprises d’avoir défendu ou banalisé des pratiques coloniales violentes.
Sa carrière politique, en revanche, a systématiquement été émaillée de déclarations racistes, antisémites et négationnistes, lui valant de multiples condamnations judiciaires pour apologie de crimes de guerre, contestation de crimes contre l’humanité et provocation à la haine raciale. En vous réclamant de cette lignée idéologique, vous cautionnez des discours qui minent les valeurs républicaines de la France.
Quant au rapport franco-algérien, il est urgent que la France cesse d’entretenir une mémoire fantasmée de son passé colonial, La France doit cesser de projeter ses fantasmes sur l’Algérie, tandis que cette dernière gagnerait à assumer son pluralisme politique.
A bon entendeur…
Abdelkader REGUIG
Président de l’Ordre des Ingénieurs Experts Arabes. Genève Suisse
Émail: orarexe@ gmail.com