Quartier de Silwan à Al Qods-Est : les Palestiniens dénoncent un nettoyage ethnique
Expulsions au profit de colons juifs, démolition de leurs maisons, les Palestiniens sont face à l’occupation sioniste. À Al Qods, 7 850 personnes risquent de se retrouver à la rue. Il y a les habitants de l’emblématique quartier Sheikh Jarrah, mais aussi Silwan, situé au pied de l’esplanade des Mosquées. Des dizaines de familles de cette de localité ont reçu cette semaine un avis de destruction de leurs logements.
Les Palestiniens dénoncent un nettoyage ethnique. A Silwan, le quartier el-Boustane, le « jardin » en arabe, porte bien son nom. Des ruelles étroites, un îlot de verdure, convoité par la mairie de Al Qods. En rentrant chez lui, Fakhri Abu Diab, a trouvé un avis de démolition : « Ils ne l’ont même pas glissé dans la boîte aux lettres. Ils ont cassé la vitre de la porte pour le déposer à l’intérieur. Ici, tout le quartier est menacé de démolition. On parle de 100 maisons, c’est-à-dire 1 550 personnes. La mairie prétend que ces maisons ont été construites sans permis. Mais la vérité c’est que la plupart de ces maisons ont été construites bien avant l’occupation sioniste.
Nous n’avions pas besoin de permis à l’époque. » Né dans cette maison familiale en 1962, Fakhri Abu Diab a désormais 21 jours pour détruire lui-même sa maison. Autrement il devra payer double : des frais de démolition à la mairie, et une amende. Chez lui, il reçoit des représentants d’Ir Amim. Cette ONG, israélienne, soutient les Palestiniens. Aviv Tatarsky, en est le représentant. « Depuis 1967, date à laquelle Israël a annexé Al Qods-Est, les Sionistes refusent aux Palestiniens le droit à la propriété sur leurs propres terres. Donc, ensuite c’est facile de dire : non ils n’ont pas les preuves de leur propriété. C’est l’entité sioniste qui a créé cette situation », souligne Aviv Tatarsky.
R.I.