Que se passe-t-il au FLN ?
L’ex parti unique n’est pas sorti d’une tourmente qu’il se trouve emporté par une autre. La guerre interne n’en finit pas de faire des remous et chacun essaie de s’accaparer de ce qui en reste, tout en faisant le vide autour de soi. Cette fois, c’est à partir d’Ain Fakroun, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, que vient un appel à intervenir destiné au président de la république et au ministre de l’intérieur.
En effet, selon le secrétaire de la Mouhafadha d’Ain Fakroun et membre du comité central du FLN Tahar Kaïs, récemment limogé suite à une décision du SG du FLN, ‘la situation du parti devient de plus en plus gangrené ces derniers temps’ dans une déclaration faite hier au journal arabophone El Khabar.
Il ajouta que ‘le FLN se trouve en dehors de toute légalité depuis le mois de novembre écoulé et ce, sous le silence soutenu des autorités’. Continuant sur sa lancée, il déclara que ‘si c’était d’autres partis qui se trouvaient dans la même situation d’illégalité et de dépassement du mandat de direction, les autorités auraient déjà intervenu pour remettre les choses en ordre, alors que pour ce qui est du FLN, nous ne voyons rien venir jusqu’à maintenant’.
Le même intervenant estime en outre qu’il n’y a plus aucune excuse pour la préparation de la tenue du congrès et l’application des décisions du comité central prises au mois de mai 2020.
Des opposants à l’actuel secrétaire général du FLN se sont lancés dernièrement dans une opération de collecte de signatures auprès des militants pour la tenue d’une session extraordinaire du comité mais cette opération de collecte nécessite l’accord du ministère de l’intérieur.
Dans le même contexte, Kaïs a insisté sur la gravité des décisions prises par le SG Abou El Fadl Baadji qui violent les décisions du dernier congrès et qui ont trait à la suppression de pas moins de 40 kasmas, des décisions de fin de mission pour des secrétaires de mouhafadha et la mise en place de comités provisoires et aussi le fait du recours à des personnes étrangères au parti pour occuper des postes de responsabilité, en prenant pour exemple ce qui est arrivé à Sétif et à Bou Saada.
Il lui reproche aussi le recours à des entrepreneurs à la tête des mouhafadhate tout en éloignant les militants ayant été très actifs lors de la campagne électorale en faveur du candidat Tebboune, de leurs postes de responsabilité, à l’instar d’Oum El Bouaghi, Djelfa, Souk Ahras et Bou Saada.
En outre, l’orateur soupçonne Baadji d’œuvrer à l’affaiblissement du président Tebboune et se demande comment expliquer alors la campagne d’éloignement des militants sincères durant la campagne pour la révision de la constitution engagée par le président Tebboune.
Toujours dans sa volonté de ‘dénoncer’ les agissements du SG du FLN, Tahar Kaïs affirme que ce dernier utilise la menace de la commission de discipline pour faire pression sur ses dissidents en leur disant qu’il est désigné par le président et qu’il est l’un de ses conseillers.
Enfin, Tahar Kaïs en appelle au président Tebboune pour intervenir et mettre fin à cette situation désastreuse que traverse le parti, tout en prévenant que ‘s’engager dans des élections législatives dans les circonstances actuelles serait catastrophique pour le FLN’.
La Patrie News