Peaux de moutons jetées à la décharge : un grand manque à gagner
L’opération de collecte des peaux de moutons sacrifiés a l’occasion de l’Aïd El Adha n’a pas eu lieu cette année en raison de la pandémie de Covid-19, et donc, par mesure d’hygiène et afin d’éviter que l’acte du sacrifice ne se transforme en nouveau facteur de contamination, il a été décidé de se débarrasser de ces peaux en les jetant à la décharge publicque..
D’ailleurs, même la campagne de sensibilisation qui devait être lancée par l’Agence Nationale des Déchets (ANB) qui d’habitude portait sur la collecte des peaux de moutons (au profit des tanneries), a été orientée plutôt sur les recommandations de collecte et d’emballage des déchets issus de l’abattage du mouton qui doivent être mis dans de grands sacs en plastique avant de les déposer au niveau des points de ramassage des ordures.
Néanmoins, le fait de ne pas pouvoir récupérer quelques cinq millions de peaux d’ovins et bovins qui sont sacrifiés durant l’Aïd constitue un manque à gagner certain car cela constituait une bouffée d’oxygène pour les activités de l’industrie des tanneries ou encore une niche de rentrée de devises pour le pays.
Autrement dit, toutes ces peaux auraient du être exploitées à des fins de produits de maroquinerie puisque le cuir est un produit semi-fini et figure parmi les exportations du pays.
Pour rappel, pas moins de quatre millions de peaux d’ovins on été collectées durant l’Aid El Adha 2019, dans le cadre de la généralisation de l’opération de collecte des peaux des sacrifices à l’échelle nationale. Force est donc de constater que c’est un manque à gagner pour l’Algérie estimé à quelques 20 millions de dollars de cuir issu des peaux de moutons sacrifiés.
Par Rabah Kourougli