Raffinage : les résultats encourageants et prometteurs de Sonatrach en 2021
Le groupe Sonatrach poursuit l’augmentation de ses capacités de raffinage. Grâce à cette dernière, des économies de 1,7 milliard de dollars ont été réalisées en 2021, selon Batouche Boutouba est vice-président activité raffinage et pétrochimie au sein du groupe.
Sur les ondes de la radio Chaîne3, il a affirmé ce mercredi que la facture d’importation a baissé de 2 milliards de dollars à 300 millions de dollars. « La facture a considérablement baissé en 2021. Les 300 millions de dollars n’ont pas servi à importer des carburants mais des additifs comme l’éthylène pour la pétrochimie et le MTBE pour la fabrication de l’essence », a-t-il expliqué.
Ce résultat encourageant, a-t-il poursuivi, a été rendu possible grâce au programme de réhabilitation des raffineries du nord du pays lancé par la « Major africaine ». « Le programme a commencé en 2009 à la raffinerie d’Arzew (Oran). Il a été étendu à celle de Skikda puis à la raffinerie d’Alger dont la dernière unité est entrée en production en juin 2020. Tout cela a permis de produire plus de quantités (de carburants) et d’optimiser les flux », a détaillé M. Boutouba.
Concrètement, la réhabilitation des trois raffineries a fait que Sonatrach puisse augmenter de deux millions de tonnes la production de gasoil et de 1,2 million de tonnes pour ce qui est de l’essence. « Actuellement, la production est de l’ordre de dix millions de tonnes pour le gasoil et de près de 3,5 millions de tonnes pour l’essence », a-t-il fait savoir.
D’après lui, ces niveaux de production subviennent largement aux besoins du marché national qui connaît « un ralentissement de la consommation depuis 2016 ». « Cela dit, de 2000 à 2015, nous avons eu une augmentation spectaculaire de 7 à 8% chaque année », a-t-il souligné.
Les capacités de raffinage de Sonatrach devraient augmenter davantage durant les prochaines années, notamment avec l’entrée en production de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud prévue en 2026. « Elle permettra de produire 2,6 millions de tonnes de gasoil et 1,7 million de tonnes d’essence », a précisé le vice-président activité raffinage et pétrochimie du groupe.
Grâce à ces performances, l’Algérie va non seulement pouvoir assurer son autosuffisance en termes de carburants mais elle aura un excédent. « Au-delà de 2026, nous aurons un excédent que nous pourrons placer sur les marchés internationaux. Nous avons exporté en 2020 plus d’un demi-million de tonnes de gasoil et 100 000 tonnes d’essence », a-t-il révélé.
Interrogé sur la viabilité de miser sur l’exportation du gasoil alors que le monde se tourne de plus en plus avec les énergies propres, le haut cadre du groupe pétrolier s’est voulu rassurant. « Il y aura toujours des marchés, notamment en Afrique », a-t-il répondu.
L’invité de la Chaîne3 s’est exprimé par ailleurs sur la raffinerie d’Augusta (Italie), dont l’acquisition par Sonatrach en 2018 continue de faire l’objet de polémiques et d’enquêtes de justice en Algérie.
Pour lui, elle fait partie du patrimoine de Sonatrach. Par conséquent, le groupe compte bien « en tirer profit ». Et on dirait qu’il le fait déjà vu que la raffinerie a réalisé de bons résultats durant l’année passée.
« Pour 2021, la raffinerie a réalisé un résultat positif qui a permis de rembourser une partie de sa dette », a-t-il affirmé.
Skander Boutaiba