Rapidité, efficacité et munitie
Les trois critères qu’exige le président Tebboune
Par Hayet Youba
Au-delà de la probité, la rapidité, l’efficacité et la minutie sont les trois qualités que le président Tebboune exige chez ses ministres et tout autre responsable. Il ne s’agit certes pas pour le chef de l’Etat de faire passer une compétition aux membres du gouvernement mais face au grand défi à relever, celui de construire l’Algérie nouvelle, le temps et les résultats concrets sont les seuls paramètres qui comptent. C’est la raison pour laquelle, le président ne réfléchit pas par deux fois pour trancher face à un manquement aux obligations. Il l’a de nouveau démontré, hier, en décidant une mise de fin de fonctions du wali de Khenchela. Une sentence sans appel prise la minute qui a suivi l’exposé sur l’avancement du programme de développement de cette wilaya. Un programme décidé par le chef de l’Etat qui tient à sa concrétisation dans les plus brefs délais. Suivant pas à pas, la mise en œuvre des instructions données lors des réunions du conseil des ministres, le président a constaté la lenteur dans l’exécution alors même qu’il avait déjà, avertit auparavant son gouvernement de la priorité à donner à ce programme. Le 11 avril dernier et lors d’une réunion similaire, Abdelmadjid Tebboune avait lancé un premier avertissement en insistant sur l’importance d’accélérer la concrétisation du programme de développement au profit des citoyens de la wilaya, exigeant un suivi hebdomadaire et dans le détail. Il avait même ordonné la mise en place des mécanismes de communication et de suivi intense de l’avancement des projets du programme au niveau du ministère de l’intérieur. C’est sûrement sur la base des comptes rendus des mécanismes de suivi que le chef de l’Etat a décidé de « taper sur les doigts » de son premier-ministre et son ministre de l’Intérieur en leur lançant un rappel à l’ordre et de «couper la tête» au wali étant l’exécutant local et le premier responsable du retard enregistré dans la mise en œuvre. Car, c’est bien le wali qui doit donner des ordres claires pour faire avancer le programme, c’est bien sa prérogative aussi que de faire le suivi et de contrôler. Il est même tenu de trouver des solutions à toutes les entraves que peuvent rencontrer ses subordonnés. Face au manquement aux tâches qui lui sont dévolues, le président a tranché. Et ce n’est pas la première fois. Depuis son élection à la tête de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune s’est montré intransigeant à chaque fois qu’il constatait une carence ou un écart de la part des hauts responsables. Le président a limogé, il y a quelques semaines, son ministre des transports « pour faute grave ». Un autre ministre des transports et le PDG d’Air Algérie avaient également été écartés, pour avoir approuvé des importations liées au catering en violation des instructions présidentielles. Il y a eu avant eux, un mouvement dans le corps des walis après le constat que 10% seulement des décisions prises lors de la réunion gouvernement-walis ont été mises à exécution. Dernièrement et lors de sa rencontre traditionnelle avec la presse, questionné sur un éventuel remaniement du gouvernement, le président Tebboune a été très clair «tout remaniement ministériel doit répondre au critère de l’efficacité afin de parvenir à une mise en œuvre rapide des décisions prises en Conseil des ministres (…) Le remaniement ministériel, s’il devait avoir lieu, s’effectuera en fonction des résultats de chaque secteur».
H.Y.