La circulation fiduciaire hors banques évaluée à 7 393 milliards de dinars reste élevée à 32 % de la masse monétaire mesurée par m2 (26.7 % du Pib) », affirme le cabinet Tadjeddine & Partners dans son rapport 2023 qui vient d’être publié. Réalisé par Rachid Sekkak, ancien directeur général de la dette extérieure à la Banque d’Algérie, ce document précise que «nous sommes largement en face d’un souci de fuite vers le cash ». Face à cette situation, M. Sekkak indique que deux axes d’effort sont important : le développement des paiements électroniques, et les produits d’incitation à l’épargne.
En termes de chiffres, le rapport souligne que «près de 14.000.000 de cartes bancaires sont en circulation, et près de 50.000 TPE ont déjà été déployés ». Les cartes, constate M. Sekkak, « sont largement sous et mal utilisées : 1 /3 des cartes sont utilisées et en gros 95 % des transactions portent sur des retraits de cash ». Une question se pose : comment inciter à une meilleure utilisation ? M. Sekkak relève le souci fiscal et la transparence avec la nécessité de « prévoir des incitations fiscales pour les petits commerces de proximité ». Il est également question de «rendre obligatoire les paiements par internet : Sonelgaz, SEAAL et les impôts »
Sur les produits d’incitation à l’épargne, le rapport indique que «l’intervention annuelle de l’Etat sur concours budgétaires dans le financement du logement a été de 600 à 650 milliards de dinars au cours des 10 dernières années ». Ainsi, «la réduction de cette dépendance budgétaire passe par le rétablissement d’un lien entre effort préalable d’épargne et accès au logement avec le développement de produits de collecte attractifs, équitables et crédibles ».
Une telle démarche présenterait un double avantage. Pour M. Sekkak, il s’agit d’un «effet positif sur les finances publiques en réduisant le financement par le trésor ».
Constatant que «notre secteur bancaire reste fragile et son intermédiation largement inefficace », M. Sekkak précise que «nos banques publiques sont de facto devenues des banquiers importants du trésor et seront donc de plus en plus sensibles à l’évolution de nos finances publiques et donc à l’évolution du cours de hydrocarbures ».
Mohamed Ait Saïd