Rédha Tir : « Il est temps que le secteur privé ne compte plus que sur lui-même pour financer son propre développement »
Lors de son allocution prononcée à l’occasion de la tenue d’un atelier sur l’inclusion financière et le rôle du secteur privé dans le financement de l’investissement, le président du Conseil national économique, social et environnemental, Rédha Tir, a rappelé d’emblée que cette démarche vise la réconciliation des citoyens algériens et des opérateurs économiques avec les institutions financières du pays et contribuant ainsi à la relance économique et celle de l’investissement, sur lesquels s’attèle le Gouvernement. Une occasion pour partager l’expérience des différents opérateurs dans la perspective d’aboutir à une démarche consensuelle et pratique à même d’aboutir à l’amélioration du climat des investissements et à la relance économique. « L’objectif de transformer notre économie d’une situation de dépendance de la rente des hydrocarbures, dont les fluctuations des prix ont à chaque fois mis le pays en difficulté, à une économie plus diversifiée et plus résiliente, est une priorité des hautes autorités du pays, mais il ne peut pas être atteint qu’à travers une dynamique soutenue d’investissement et en particulier l’investissement du secteur privé, à ce titre, il est temps que ce secteur ne compte plus que sur lui-même pour financer son propre développement et ce, en place les mécanismes adaptés » plaide M. Tir, soulignant que des montants importants, estimés à plusieurs milliers de dinars, circulent en dehors des canaux formels, notamment bancaires, et font perdre des opportunités importantes pour les opérateurs économiques dans le développement de leurs affaires. « Il devient donc impératif, au secteur privé, de s’organiser et de mettre en place, en utilisant les instruments existants ou à innover, des mécanismes permettant le drainage des fonds oisifs vers les investissements à forts potentiels » tient à préciser le président du CNES. Pour étayer ses propos, le conférencier rappelle que le cadre réglementaire des fonds communs de placement « FCP » ait été mis en place depuis plusieurs années, cet instrument, à l’instar des coopératives d’épargne et de crédit, ne semble pas être attractif et de ce fait, de nouvelle pistes devraient être explorées afin de trouver la mécanique adéquate, à même de permettre d’organiser cette intermédiation financière entre les agents excédentaires et ceux ayant des besoins de financement. « Il est primordial que l’Etat ainsi que les grandes entreprises publiques reviennent sur le marché pour la levée des fonds nécessaires au financement de leurs infrastructures/investissements et ce, en recourant à l’émission de papiers financiers pouvant contribuer au développement du marché et le rendre attractif. Ainsi d’autres instruments comme la Microfinance ou encore la finance Islamique, comme industrie à part entière, peuvent également jouer un rôle important dans l’inclusion financière et le développement du marché financier » prône M. Tir. Rappelons enfin, que cet événement a eu lieu au niveau de l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Alger.
Yahia Maouchi