Réduction des effectifs militaires français au Mali : Paris s’explique et se justifie
Qui se justifie s’accuse, dit-on. Le Premier ministre malien a fait mouche en accusant publiquement devant les membres de l’ONU d’avoir abandonné son pays en « plein vol ». il a, en effet, forcé la France officielle à tenter de vagues et peu convaincantes explications, qui en disent long sur l’inconfort de la position de Barkhane depuis qu’il a été décidé unilatéralement d’en réduire les effectifs et la configurations unilatéralement. «Il n’y a pas de désengagement français, je tiens à commencer par rétablir des contre-vérités» a déclaré la ministre des Armées Florence Parly Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé samedi à l’ONU la France d’un «abandon en plein vol» avec la réorganisation de sa présence militaire au Sahel. “Il n’y a pas de désengagement français, je tiens à commencer par rétablir des contre-vérités (…) Quand on a 5.000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises, et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, lorsqu’on déploie au Sahel des blindés dernier cri (…) ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller”, a fait valoir la ministre des Armées Florence Parly lors d’une conférence devant des étudiants de Sciences-Po Paris. Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé samedi à l’ONU la France d’un “abandon en plein vol” avec la réorganisation de sa présence militaire au Sahel, et ainsi défendu la décision de Bamako d’engager des discussions avec la société paramilitaire privée russe Wagner. “La transformation de notre dispositif militaire au Sahel ne constitue ni un départ du Mali, ni une décision unilatérale et il est faux d’affirmer le contraire”, avait assuré plus tôt mardi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. L’adaptation de ce dispositif a fait l’objet de “consultations avec les autorités sahéliennes et maliennes depuis le sommet de Pau (France) en janvier 2020”. Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en prévoyant de réduire ses effectifs dans la région d’ici à 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd’hui.
Kamel Zaidi