L’annonce, dimanche 24 avril, par le président de la République, lors d’un Conseil des ministres, d’une réduction, avant la saison estivale, des prix des billets d’avion au profit de la communauté nationale à l’étranger, a été fortement saluée hier par les algériens vivant à l’étranger. Sur les réseaux sociaux ou encore via le téléphone, les algériens ont échangé avec les membres de leurs familles résidants sous d’autres cieux pour s’entendre sur leur prochaine rencontre dans le pays. Les membres de la diaspora ont affirmé que la décision du chef de l’Etat est salutaire car elle va leur permettre de revoir les leurs après une longue absence de plus de deux ans en raison de la pandémie. Une fois les prix des billets seront abordables et à la portée des algériens établis à l’étranger, ces derniers ne manqueront pas de « descendre» au bled. Ce qui annonce une saison estivale des plus réussies avec un record d’arrivées de la diaspora au pays. C’est dire que la décision du président n’a pas fait que des heureux parmi la diaspora mais aura également un impact économique important et boostera le secteur du tourisme qui a été des plus touchés lors de la crise sanitaire mondiale. Il faut dire que la communauté algérienne à l’étranger qui n’a cessé de réclamer la réouverture des frontières, fermés en raison de la pandémie, s’est retrouvée juste après la décision du gouvernement d’autoriser partiellement les déplacements de et vers l’Algérie, face à la problématique des prix des billets d’avions. Les prix étaient exorbitants et les Algériens résidant à l’étranger se plaignent de ne pas pouvoir venir au pays voir leurs proches à cause de cette cherté et du nombre insuffisant des vols. La polémique à ce siujet avait tellement enflé sur la toile au point où le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, a été amené à se prononcer sur le sujet. «Je partage pleinement cettepréoccupation », avait-il indiqué à l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud. Lequel avait plaidé, lors de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, pour le lancement de nouvelles offres à même de soulager les émigrés, contraints, selon lui, de débourser jusqu’à 3000 euros pour un séjour familial de quatre personnes en Algérie. Avant lui, le ministre des Transports Aissa Bekkai, avait également reconnu que les tarifs des billets vers certaines destinations étaient « exagérés », soulignant la nécessité de revoir les processus de gestion interne de la compagnie nationale. Une commission d’enquête avait finalement été mise en place par le gouvernement afin d’étudier la structure des tarifs des billets d’Air Algérie. A la suite de cette enquête,, une certaine baisse a été enregistrée mais voilà qu’avec l’augmentation des vols d’Air Algérie que l’envolée des prix est de retour. Selon certains spécialistes, cette hausse des tarifs est la conséquence de la forte demande enregistrée les deux derniers mois. Ce qui n’était d’ailleurs pas faux puisque un grand nombre de vols au départ de la France notamment affichaient déjà complet un mois à l’avance que ce soit sur Air Algérie ou sur les compagnies étrangères. Face au mécontentement de ses clients, Air Algérie avait tenté une explication. « Est-il possible de mobiliser un Airbus sur Paris pour des billets à 30 € ? Nous payons 18 000 da de taxes par passager. Il y a la redevance sur la sécurité. La passerelle où passent les passagers à Alger coûte 1300 dinars par personne. À Paris, aussi, elle est payante. La société de sécurité qui fait les contrôles ça se paie aussi et c’est inclus dans le prix du billet », avait alors fait savoir le DG d’Air Algérie, ne manquant pas de préciser «c’est la loi de l’offre et la demande qui exige que les tarifs élevés soient pratiqués. » Le DG d’Air Algérie a promis une baisse des prix avec l’augmentation du nombre de vols. « Par contre, une fois qu’on a plus de fréquences, on va multiplier notre grille tarifaire de sorte à faire baisser les prix. L’idéal pour nous, c’est d’envoyer des avions avec aucun siège vide », avait conclu le premier responsable d’Air Algérie concernant les tarifs élevés. Après l’ajout de 64 nouveaux vols par semaine pour Air Algérie et autant pour les compagnies desservant le pays, la diaspora attendaient toujours la révision des prix des billets d’avion. Il aura fallu une intervention du président de la République pour prendre en charge cette doléance. Abdelmadjid Tebboune n’a pas tergiversé annonçant une baisse des tarifs des billets d’avion. Un grand soulagement pour les familles algériennes qui ne manqueront pas d’en profiter, notamment pour la prochaine saison estivale.
Hayet Youba