Relance industrielle nationale : L’ANP montre la voie
L’Armée nationale populaire s’affirme au fil des ans, comme acteur important dans l’industrie de tous genres.
On ne peut en effet, aborder la relance de l’industrie nationale et faire l’impasse sur les efforts du ministère de la Défense nationale qui entend, de par son implication directe et effective dans le processus, « apporter sa contribution efficace et effective à la mise sur pied d’une «base solide pour les industries lourdes et moyennes ».
A l’effet de s’inscrire pleinement dans le tissu industriel national, l’armée algérienne a en effet pris la décision, en 2012, de reconvertir ses usines d’industries militaires en entreprises publiques à caractère industriel et commercial.
Elle a mis en place, à travers sa Direction des fabrications militaires (DFM), des Epic relevant du secteur économique de l’ANP et touchant à quatre principales activités industrielles : la mécanique, le textile, l’électronique et la chimie. Des entreprises à capitaux mixtes avec des partenaires étrangers ont été, par la suite, créées intégrant par la même des EPE relevant des autres départements ministériels.
La DFM dit agir ainsi «en tant que promoteur d’une base industrielle et technologique de défense pour satisfaire les besoins des forces armées, des institutions paramilitaires et du marché national de manière générale».
Les établissements industriels de ANP ont d’ailleurs, marqué une participation quantitative et qualitative à la 53ème Foire internationale d’Alger (FIA), montrant ainsi, la voie aux opérateurs, publics et privés, en matière d’intégration industrielle nationale et de réduction des importations.
Il ne fait aucun doute que ces établissements participent activement au développement du tissu industriel national en fournissant les secteurs stratégiques de l’économie algérienne en équipements et services, ce qui explique le flux important des visiteurs, professionnels soient-ils ou particuliers, sur les différents stands de ces établissements.
L’Industrie militaire est représentée à ce rendez-vous économique, par 19 entreprises représentant des unités de production à caractère économique dans les secteurs de l’industrie mécanique, du textile et de la construction navale, de quoi contenter tous les centres d’intérêt.
Ces établissements proposent des produits, équipements et services avec un taux d’intégration remarquable qui varie selon l’activité et qui atteint les 100% dans certains d’entre eux.
C’est le cas de l’Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) Base centrale logistique (BCL) sise à Beni Merad dans la wilaya de Blida qui s’est spécialisé dans la réparation et l’entretien des équipements mécaniques et électriques, mais aussi dans la fabrication de pièces de rechange pour l’ANP ou encore au profit de Sonatrach, Sonelgaz, de l’Algérienne des eaux (ADE) ou encore pour des entreprises privées, a indiqué à l’APS le directeur de production de la BCL, le colonel Mohamed Faouzi Gharbi.
Il a souligné que la BCL contribue à l’intégration de la production nationale en fabricant les pièces de rechange «avec un taux d’intégration de 100%», grâce à une chaîne de production «complète», ce qui lui permet de participer à la réduction de la facture d’importation.
Une industrie, une empreinte
Les efforts du ministère de la Défense nationale en matière de production dans le domaine des industries mécaniques, en partenariat avec d’autres acteurs nationaux et étrangers, ont été souvent couronnés de succès.
Il s’agit notamment de l’Etablissement de développement de l’industrie des véhicules (EDIV), relevant de la Direction de la fabrication militaire (DFM), avec sa filiale la Société algérienne de fabrication de véhicules de marque Mercedes Benz (SAFAV-MB) d’Ain Bouchekif (Tiaret) qui fabrique des véhicules de transport bénéficiant d’ « un taux d’intégration de 30%» a déclaré à l’APS le représentant de l’EDIV, le lieutenant Mustapha Tlemcani.
Ces véhicules sont mis, également, à la disposition des entreprises publiques et privées et du grand public, notamment les particuliers, avec «pas moins de 3.500 véhicules vendus par la SAFAV depuis le 1 janvier 2022».
En 2018, un total de plus de 5.000 véhicules a été commercialisé par cette société.
Le lieutenant Tlemcani révélera, également, que la Société algérienne de production de poids lourds (SAPPL) de Rouiba «a atteint un taux d’intégration de près de 90% sur les véhicules poids lourds de la marque Sonacom», ce qu’il a qualifié comme étant «un taux «remarquable.
L’industrie militaire dans le domaine aéronautique n’est pas en reste quant à la contribution à l’intégration industrielle nationale à travers l’Etablissement de rénovation du matériel aéronautique (Dar El Beida – Alger) qui s’occupe de la révision générale des avions de chasse, des avions de transport et des hélicoptères, mais aussi de fabrication des pièces de rechange mécaniques, d’essais mécaniques et bien d’autres activités.
Le savoir-faire de cet établissement ne profite pas uniquement aux équipements de l’ANP puisqu’il offre ses services à Air Algérie et à Tassili Airlines, selon le lieutenant- colonel Yakhlef Yakhlef qui s’est montré disponible et accessible à tous les visiteurs du stand de cet établissement.
L’industrie mécanique ne représente pas l’unique engagement de l’ANP. Bien au contraire. Plusieurs entreprises relevant de l’Armée, sont réparties sur le territoire national, comme l’Etablissement d’Habillement et de Couchage (EHC), l’Etablissement de Constructions mécaniques de Khenchela (ECMK), et l’Entreprise Algérienne des Textiles Industriels et Techniques (EATIT), présente dans 7 Wilayas. L’ECMK fabrique et commercialise tous types d’armement léger, en plus des pièces de rechanges et de l’outillage.
Créée en 1977, l’EHC fournit tous les corps constitués de l’Etat, comme la police, les douanes et les gardes-frontières. Elle dispose de 3 complexes et de 8 unités, dont une s’est spécialisée dans la réparation et la maintenance des équipements.
Parmi les principaux produits, l’entreprise EHC fabrique des protections balistiques, des chaussures, sacs de couchage et des tentes. EHC est aussi l’actionnaire principal à 60% de l’EATIT depuis 2012.
Quant à l’entreprise des Réalisations Industrielles de Seriana (Eris), que nous visitions déjà dans le cadre d’un reportage, constitue un des grands pôles industriels de l’ANP.
Baptisée en 2014, du nom du chahid Amar Nasraoui dit Amar Rafale, l’entreprise est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
Elle est gérée selon les lois en vigueur relatives à la gestion administrative dans ses relations avec l’Etat, et elle est gérée comme commerçante dans ses relations avec les autres acteurs.
Au regard de son domaine d’activité, l’ERIS veille à la concrétisation d’une industrie de défense, à la satisfaction des besoins de soutien multiforme de l’ANP, au renforcement de ses capacités de défense et à sa qualification.
Elle assure le transfert des technologies de défense, leur développement et leur maîtrise, encourage le développement des fabrications militaires et œuvre au renforcement de son intégration dans le tissu industriel national.
L’ERIS est principalement spécialisée dans la fabrication des munitions de petit calibre visant à répondre, en premier lieu, aux besoins de l’ANP ainsi qu’à d’autres institutions comme la Sûreté nationale et la Douane. La fabrication de munitions de petit calibre représente en effet, le nerf conducteur de cette entreprise.
Le secteur des industries militaires en Algérie doit «servir de modèle aux opérateurs industriels en matière d’intégration», affirmait déjà en 2019, le président de la République
Le chef de l’Etat avait déploré, dans ce cadre, le fait que certains opérateurs ont gaspillé, des années durant, d’importantes ressources financières en monnaie nationale et en devise étrangère sans aucun résultat.
M.M.H