L’Entreprise de réparation navale (Erenav) revoit ses ambitions. Elle compte désormais consolider sa position à travers le déploiement de nouveaux chantiers de réparation et de construction de navires, dont un d’envergure internationale, dans l’objectif de satisfaire la demande du pavillon national, et partant limiter le recours aux chantiers étrangers.
Dans cette perspective, d’importants investissements sont engagés pour la réalisation de nouveaux chantiers de réparation à Oran, Jijel et Bejaia notamment. Objectif : couvrir à court terme «100% les besoins nationaux en matière de réparation » assure, dans un entretien à l’APS, son PDG Abdelaziz Tazarourte.
Le même responsable annonce le lancement par l’Erenav, en travaux, au port d’Arzew, (Oran) son plus important projet depuis des années et qui consiste en un vaste chantier, le plus grand d’Algérie et qui s’étend sur 5 hectares.
Cette infrastructure de dimension internationale sera dotée de huit ateliers de réparation et de construction, et sera équipée d’un nouveau dock d’une capacité de 20.000 tonnes (220m de longueur).
D’autre part, la réalisation du chantier d’Arzew, nécessite un investissement de l’ordre de 20 milliards DA, a fait savoir le PDG de l’Erenav. Et d’ajouter : «L’entreprise portuaire d’Arzew se chargera de la réalisation des quais pour la réparation, l’Erenav celle des hangars, pour une mise en service prévue dans 15 mois ». Avec ce projet, dit-il, « on va couvrir à 100% le marché national de la réparation navale, et on pourra même s’ouvrir sur le marché international ».
Aujourd’hui, explique M. Tazaroute, les plus grands navires du pavillon national effectuent désormais leurs arrêts techniques dans les chantiers de l’Erenav, notamment dans celui de Bejaïa.
A long terme, l’entreprise compte aussi se déployer au niveau du port de Djen-djen (Jijel) en y érigeant une cale à halage (un bassin de réparation), similaire à celle se trouvant au port d’Alger, spécialisé dans la réparation des navires de calibre moyen.
Le premier responsable de l’Erenav, qui relève la bonne situation financière de l’entreprise, a fait savoir que son chiffre d’affaires en 2022 était de l’ordre de 2,487 milliards DA, en évolution de 14% par rapport à 2021.
Dans le même sillage, Le premier responsable de l’Erenav indique que « presque toutes les composantes de nos embarcations sont algériennes, y compris la conception, à environ 70% ».
Parmi les investissements en perspective, un chantier de construction et de réparation navales à Skikda et au port de pêche et de plaisance de Tala Ilef (Bejaia). Ce dernier, affirme M. Tazaroute, sera opérationnel début 2024.
Mohamed Ait S.