Reportage
Les citoyens réagissent aux mesures de gel des taxes : « le président a ressenti la souffrance des algériens »
L’entrée en vigueur des nouvelles tarifications sur les produits alimentaires est très attendue par les citoyens. Beaucoup avouent aussi préférer attendre quelques jours avant de renouveler leurs stocks de provisions et se préparer aux achats du ramadan. « Il faut reconnaître que l’Etat a fait ce qu’il faut, il a pris les bonnes décisions et c’est une bonne chose, mais ca n’arrange visiblement pas les commerçants regardez un peu les prix qu’ils affichent encore ce matin » commente ce mardi matin un père de famille au marché du 1er Mai. Ici, les fruits et légumes sont vendus à des prix toujours très élevés : entre 100 et 120 DA la pomme de terre, 140 DA les courgettes… les viandes blanches enregistrent une légère baisse mais demeurent encore chères… seules les pâtes connaissent une baisse de prix sensible. Elles sont désormais vendues à 45 DA contrairement au couscous toujours écoulé à 130 DA le kg.
« Nous les achetons à un prix fort, comment voulez-vous qu’on les vende moins chers, il s’agit d’une vente à perte dans ce cas la », réagit un commerçant. « Il faut vous en prendre aux grossistes, pas à nous », s’écrie quand à lui le propriétaire d’une supérette à El-Biar. Ce matin, les clients observent les produits mais achètent très peu. « Les commerçants vont surement attendre d’écouler toute leurs marchandises avant de baisser les prix et nous nous allons attendre une semaine avant de faire nos provisions, pour l’instant je préfère faire mes courses au jour le jour », s’écrie une ménagère effarée par les prix des produits de large consommation.
Les dernières décisions prises par le chef de l’Etat sont aussi largement commentées : « Abdelmadjid Tebboune a ressenti nos souffrances, la situation est devenue intenable et les pénuries ont aggravé les choses, mais vous savez, tout le monde sait parfaitement qu’il existe une maffia qui refuse que les prix baissent, l’Etat doit absolument tout faire pour ces bandes de criminels ne puissent plus agir, c’est eux qui sabotent et pénalisent les citoyens ».
Le jeune homme qui accompagne le père de famille qui s’exprime ainsi commenté à son tour : « sur les réseaux sociaux, certains parlent de légalité des mesures prises par le président de la république, ce sont des ennemis des citoyens, ils préfèrent nous voir souffrir, c’est la preuve qu’il y a des gens qui ne veulent pas que cela s’arrange ». La discussion dérive. Des comparaisons sont effectuées avec une situation qui a marquée les esprits durant l’été dernier : « c’est exactement ce qui s’est passé au mois de Juillet dernier, l’Etat approvisionnait les hôpitaux en grandes quantités de bouteilles d’eau destinées aux malades atteints de Covid et aux patients en général, mais on leur disait qu’il n’y a pas d’eau, les bouteilles avaient disparues et c’est l’Etat qu’on a incriminé, tout ça c’est pour vous dire qu’il y a des gens qui sabotent ».
Les commerçants devant lesquels se déroulent ces conversations sont souvent gênés. Ils incriminent sans cesse les vendeurs en gros. « Le président de la république a fait un geste fort, il a démontré qu’il se tient auprès des algériens, a présent il doit éradiquer ces bandes qui font souffrir les citoyens ».
Amel Zineddine