Contribution
REPUDIATION DU MASSACRE DE MELILLA
PAR : BEATRIZ MERANDA
Le 24 juin 2022, la frontière Nador- Melilla se transforme en un lieu d’horreur, des corps d’africains entassés en pleine lumière du jour. La tragédie s’est passée quand approximativement 2000 migrants tentent de traverser la vallée qui sépare Melilla, la ville espagnole, du Maroc, trois mois après que l’Espagne et le Maroc aient renoué leurs relations.
Il important de noter qu’enavril 2021, l’Espagne a accueilli en son territoire le leader indépendantiste sahraoui Brahim Ghali atteint de Covid 19, ce qui va provoquer une forte réaction depuis le Maroc. Comme une réponse quasi immédiate à cette action humanitaire, le Maroc ouvre ses frontières aux migrants depuis l’enclave espagnole de Ceuta, située au Nord du Maroc.
Les frontières entre les deux pays étaient fermées en 2020 à cause de la pandémie du COVID 19 et en 2021 à cause des tensions politiques qui existent entre les deux pays.
Le 14 mars 2022, le président espagnol Pedro Sanchez, a envoyé une carte au roi du Maroc dans laquelle il appuie la proposition du Maroc de transformer le Sahara occidental en territoire autonome à l’intérieur du territoire marocain, ce qui va à l’encontre des résolutions de l’ONU et le principe d’autodétermination des peuples. Cette initiative provoque des mécontentements au sein de la coalition gouvernementale et parlementaire espagnol et qui met en évidence qu’il y a eu une décision unilatérale du mandataire espagnol, non seulement pour ne pas avoir consulté le parlement mais également parce qu’il donne un grand retournement dans la politique étrangère espagnole.
Cependant, lorsque l’on analyse les matrices de cette ré approximation / ce retournement dans la position du Maroc, il semble exister un accord tacite, selon lequel le Maroc établit un contrôle de cette frontière, « enclave espagnol dans le territoire africain qui est le seul point d’entrée terrestre à l’UE depuis ce continent », où des milliers d’africains entrent chaque année pour fuirent les conflits armées, les maladies, les conditions de vie, avec l’espérance de recevoir le statut de réfugiés.
Pour cela, Melilla ville de 85000 d’habitants s’est convertis en une des plus importantes forteresses de l’Union Européenne, 12 kilomètres de large et 6 mètres de hauteur séparent le Maroc de L’Espagne, un mur de retenue pour ceux qui désespérément essayent d’atteindre le sol européen. En contrepartie, le président espagnol paraît appuyer la maxime : « Sahara occidentale pour le Maroc » en ignorant que dans le monde au 21eme siècle cet endroit est le seul territoire en processus de décolonisation d’Afrique.
La dramatique situation du peuple sahraoui s’est produite à cause de différentes stratégies géopolitiques sans prendre en compte les normes et les droits internationaux et les résolutions de l’ONU, et particulièrement lenuméro 3437 relative à l’établissement du référendum d’autodétermination.
Et comme cela n’est pas suffisant, le Parlement Andin, l’exception des parlementaires boliviens et une partie significative des Équatoriens voyageront au Maroc du 1 au 8 juillet ou participeront virtuellement à une session plénière du parlement qui aura lieu à Laâyoune, ville sahraouie, qui est occupée illégalement par les forces militaires marocaines.
Il semble que les migrants africains continuent d’être une monnaie d’échanges des grands intérêts. Comme a bien dit Bonaventure De sousa Santos :« pour décoloniser le pouvoir il faut décoloniser le savoir ».
Je rejette le massacre de Melilla et les actions contre le droit d’autodétermination et indépendance du peuple sahraoui.
professeur à l’université, Externado, grande Amie de l Algérie et du peuple sahraoui