Ressources en eau : La préservation de la nappe phréatique est inévitable
L’Algérie fait face depuis quelques années, au stress hydrique, en raison des changements climatiques notamment, avec une pluviométrie assez faible.
Devant cette situation, le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour palier à ce phénomène, en lançant un programme d’exploitation des eaux non-conventionnelles issues du dessalement de l’eau de mer ou encore le traitement des eaux usées, avec pour objectif d’augmenter l’offre nationale d’eau potable.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a même donné l’instruction de l’arrêt de toutes les opérations de forage de puits destinés à approvisionner les réseaux d’alimentation avec les eaux souterraines.
Le Pr de l’Ecole nationale supérieur d’agronomie, Brahim Mouhouche, qui a fait remarquer ce jeudi, « d’un dérèglement climatique qui a provoqué le décalage des saisons », a réaffirmé que « l’Algérie se trouve dans l’une de zones les plus sèches au monde ».
« 87% de notre superficie est saharienne, d’où la nécessité de préserver la nappe phréatique et diminuer les forages », a-t-il en effet explicité lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Pour lui, « il existe beaucoup de conséquences négatives qui peuvent découler de l’utilisation irrationnelle de la nappe phréatique ».
« Lorsque la nappe n’est pas respectée, elle ne fera que diminuer au bout d’un certain temps, ce qui provoque un espace d’air dans le sous-sol, et par la suite, l’affaissement du sol », a mis en garde Brahim Mouhouche, notant dans la foulée que les risques du pompage peuvent être fatals sur le niveau de la nappe, car , « il est extrêmement difficile de réalimenter une nappe qui est déjà arrivée à un niveau de non-retour, même s’il existe une forte pluviométrie ».
Pour « atteindre cette régénération », poursuit le membre du Haut Conseil scientifique, «il faut beaucoup plus de pluies en intensité en durée et en nombre de séquences de précipitations ». Ce qui n’est pas le cas ces derniers temps sachant que le taux de remplissage des barrages a atteint (au 21 mars) 37,9% soit 2,7 milliards M3, selon l’inspecteur général du ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Omar Bougueroua.
M.M.H