Révélations
Massacre de Sabra et Chatila : La complicité de l’entité sioniste confirmée
La complicité de l’entité sioniste est désormais pleinement établie dans l’odieux massacre de Sabra et Chatila. L’armée sioniste, conduite à l’époque par le boucher Ariel Sharon, avait en effet protégé les phalanges chrétiennes et leur avait permis d’investir ce camp palestinien, empêchant également les milices palestiniennes de secourir les réfugiés en train de se faire massacrer. Le YediotAharonot, quotidien à grand tirage en Palestine occupée, a publié ce vendredi un rapport établi par un journaliste d’investigation, Ronen Bergman, dans lequel le rôle de l’Etat hébreu est une fois de plus mis en exergue dans le massacre perpétré dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila au sud de Beyrouth, les 16,17 et 18 septembre 1982, deux jours après l’assassinat du président élu Bachir Gemayel (14 septembre) dans un attentat à Achrafieh Jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas de bilan exact du nombre de victimes de ce massacre. Le rapport officiel du procureur près le tribunal militaire, Assaad Germanos, fait état de 460 morts, un chiffre très en deçà des 5 000 victimes avancées par les sources palestiniennes, qui inclurait les disparus. La commission Kahane, chargée le 28 septembre 1982 par le gouvernement sioniste d’enquêter sur les événements, avait conclu en 1983 à la responsabilité directe des milices chrétiennes, mais aussi à la responsabilité indirecte de l’entité sioniste. Pour les enquêteurs, Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, pour ne pas dire de la défonce, n’avait pas pris «des mesures appropriées» susceptibles d’éviter le massacre. Tout comme le chef d’état-major de l’armée, Raphaël Eytan, ou le ministre des Affaires étrangères, Yitzhak Shamir. Des médias locaux ont publié ces derniers jours de larges extraits du rapport Bergman, qui serait basé sur des archives du gouvernement sioniste. Ces documents révèlent notamment qu’une réunion secrète avait eu lieu le 19 septembre 1982 entre, d’une part, des dirigeants libanais chrétiens et, de l’autre, Raphaël Eytan, Amir Drori, ex-commandant de la région Nord de l’armée sioniste, et Menahem Navot, ex-chef adjoint du Mossad. Le rapport Bergman indique que «la réunion avait pour but une coordination entre les deux parties, visant à établir une version unifiée des faits pour la présenter à l’international». Il fallait en effet contenir les réactions au massacre, en tentant notamment d’atténuer l’impact de la publication d’images insoutenables de corps d’enfants et de femmes. «Raphaël Eytan ne se souciait pas du volet moral», affirme le journaliste Ronen Bergman, indiquant qu’il craignait surtout que les forces sionistes ne soient forcées de se retirer de Beyrouth. «Dites que vos combattants ont participé dans les camps à une mission de combat contre des éléments de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et que les événements ont ensuite rapidement échappé à votre contrôle. Ce massacre a donc été prémédité et mûrement planifié, avant d’être couvert par un épais voile de mensonges et de contre-vérités.
Wassim Benrabah