Révélations
Pourquoi Alger à annulé sine die la visite du MAE espagnol…
Le journal espagnol El Confidencial a révélé ce mardi ce qu’il dit être les raisons qui auraient poussé l’Algérie à annuler d’autorité la visite du chef de la diplomatie madrilène, José Manuel Albares. « Les autorités algériennes ont annulé, quelques heures avant le début, la première visite à Alger du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, car celui-ci a exigé que les discussions n’incluent pas le conflit du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, selon des sources informées de la préparation de ce voyage avorté », écrit El Confidencial. C’est le journaliste Ignacio Cembrero, réputé très informé de ce genre de question, qui est l’auteur de cet article. Il indique que le président algérien n’était pas disposé à recevoir ce personnage sulfureux, réputé être totalement inféodés aux desiderata marocaine. Or, il ne s’agit là que d’une demi-explication. Une rencontre entre Albares et Attaf aurait en effet suffi à satisfaire les obligations diplomatiques lors de visites officielles de cette nature. Ces raisons sont donc à rechercher ailleurs. Selon cette même source, « le ministre Albares a informé ses interlocuteurs algériens qu’il souhaitait uniquement discuter de questions bilatérales (commerce, énergie, immigration, sécurité, etc.) et non de questions régionales, en commençant par le Sahara Occidental, mais aussi la situation au Sahel, en Libye ou la guerre de Gaza. S’il acceptait de débattre des problèmes régionaux, il ne pouvait pas refuser d’aborder celui de l’ancienne colonie espagnole ». ce n’est pas tout. La même source ajoute que « les collaborateurs d’Ahmed Attaf, homologue algérien d’Albares, ont proposé de publier après la visite un communiqué conjoint abordant, entre autres sujets, celui du Sahara Occidental. Le texte soumis à la partie espagnole était une reproduction des paroles prononcées par le président Pedro Sánchez le 20 septembre devant l’Assemblée générale de l’ONU ». Albares a poussé le bouchon encore plus loin en demandant à être informé à l’avance de ce que dirait Attaf lors de la conférence de presse commune aux deux ministres. C’était plus que ne pouvaient supporter les hôtes algériens, pour lesquels notre souveraineté est une ligne rouge sur laquelle aucune transgenre n’est permise. Alger a donc préféré couper dans le vif. C’est l’Espagne, qui joue à fond la carte marocaine avec une visite controversée de Pedro Sanchez à Rabat, qui aura à en subir les conséquences bientôt. Alger ne fera plus jamais de cadeaux à Madrid tant que Pedro Sanchez et ses proches collaborateurs resteront à la tête de l’Exécutif. Il y a mille et une manière de punir la mauvaise foi d’un voisin mal-orienté, en train de lâcher la proie pour son ombre…
El Ghayeb Lamine