Rupture des relations commerciales Algérie-Espagne : Les entreprises ibériques dans la tourmente
Conséquences directes de la décision de l’Algérie de rompre son traité d’amitié et de ses relations commerciales avec l’Espagne, les pertes des entreprises ibériques se chiffrent en millions d’Euros.
Selon le quotidien espagnol Vozpopuli, la « crise avec l’Algérie a coûté à l’Espagne près de 630 millions d’euros ».
Selon le journal, qui se réfère aux chiffres du secrétariat d’État au Commerce, l’Espagne a facturé en 2022 155,01 millions d’euros alors qu’entre juin et octobre 2021 un total de 784,9 millions d’euros pour des ventes à Algérie ont été facturés. Ainsi, environ 629,8 millions d’euros ont été perdus en raison de la crise politique entre les deux pays.
Ce n’est pas tout. L’année en cours s’annonce encore plus difficile pour les entreprises ibériques.
Les spécialistes s’attendent en effet à ce que le manque à gagner grimpe à près de 1 milliard d’euros.
« La situation est angoissante pour plusieurs entreprises, certaines d’entre elles envisagent déjà de fermer », écrivait en juillet déjà plusieurs médias locaux.
« L’Association des entreprises exportatrices ARVET estime qu’une partie du marché a déjà été définitivement perdue et, même si les relations sont rétablies, il ne sera pas possible de le reprendre », précise-t-on de même source.
« La situation continue d’être celle d’une incertitude totale », affirme à ce propos Salvador Serrano, membre de l’ARVET et directeur de Bombas Ideal, une entreprise qui exportait jusqu’à l’été en Algérie, dans une déclaration au même média.
Pour lui, « de nombreuses entreprises espagnoles ont déjà définitivement abandonné le marché, car les entreprises algériennes ont déjà recherché d’autres prestataires en France ou en Italie ».
« Entre juin et juillet, l’arrêt des transactions entre les deux pays a entraîné 235 millions d’euros de manque à gagner pour l’économie espagnole : les exportations vers l’Algérie se sont élevées à 66 millions d’euros en juin et à peine 28 millions en juillet, soit 94 millions d’euros sur les deux mois, contre 329 millions en juin et juillet 2021 », selon les statistiques du ministère espagnol du tourisme, de l’industrie et du commerce, repris par plusieurs médias spécialisés.
Les entrepreneurs espagnols attendent ainsi, et avec « impatience » le rétablissement des relations avec l’Algérie.
Mais pour cela, le Gouvernement espagnol dont son chef Pedro Sanchez, a déclenché une « catastrophe politique et diplomatique entre Alger et Madrid » de l’avis des Espagnols eux-mêmes, devait d’abord corriger sa trajectoire s’agissant de la cause juste et noble des Sahraouis.
Il convient dans ce contexte de rappeler que la décision de suspendre le Traité algéro-espagnol d’amitié, de bon voisinage et de coopération répond à des considérations légitimes, qui tiennent pour l’essentiel à ce que le partenaire se soit délié d’obligations et de valeurs essentielles inscrites dans ce Traité, prenant ainsi la responsabilité de vider cet instrument juridique de sa substance et de mettre en cause sa pertinence dans les relations entre les deux parties audit traité.
Y.Y