Sa fortune est estimée à quelques 5 milliards d’euros : Mohamed VI, le roi « des pauvres »
Alors que 60% des Marocains vivent dans la pauvreté, dans le besoin et dans la précarité, au sommet de la monarchie l’argent coule à flots.
Avec une fortune dépassant les 2 milliards de dollars, l’homme d’affaires et l’actionnaire majoritaire du Groupe Akwa, l’une des plus importantes entreprises familiales au Maroc, Aziz Akhannouch, Chef de gouvernement suite à la victoire de son parti Rassemblement national des indépendants (RNI), lors des dernières élections législatives, organisées le 8 septembre dernier, en est le parfait exemple.
Plusieurs partis politiques marocains avaient d’ailleurs dénoncé «l’usage illégal» de l’argent durant la campagne des élections, notamment par le parti d’Azziz Akhannouch.
«Nous accusons le RNI d’inonder la scène politique avec l’argent», dénonçait Abdellatif Ouahabi, secrétaire général de la deuxième force politique du royaume, le parti Authenticité et Modernité (PAM), tandis que le parti de la Justice et du développement (PJD), à la tête du gouvernement de 2011 à 2021, avait condamné «l’utilisation obscène de fonds pour attirer les électeurs et certains superviseurs des bureaux de votes».
Au lendemain de ces mêmes élections, Transprency International Maroc a, pour sa part, critiqué «l’usage massif» de l’argent pour l’achat de voix et les candidatures d’anciens élus impliqués dans des affaires de corruption et dilapidation de deniers publics.
L’organisation avait, alors, appelé le pouvoir judicaire à» instruire, dans les plus brefs délais, les dossiers de corruption impliquant les élus et à ouvrir des investigations sur les pratiques illégales qu’avaient connues ces élections».
L’indice du développement humain au Maroc, selon les critères du Programme des Nations Unies pour le développement, est resté bloqué au 121ème rang mondial sur 189, en 2020, loin derrière l’Algérie et la Tunisie.
En outre, et toujours dans le même registre, 40% des femmes marocaines se débattent dans l’analphabétisme alors que les dépenses moyennes par élève du primaire étaient en 2019 de 70% inférieures à la moyenne de la région Afrique du Nord.
L’économie « dominée » par quelques familles riches
Pour le reste, l’économie marocaine reste dominée par quelques familles qui s’agglutinent autour de l’Etat, accaparant les richesses et les capacités du pays dans le cadre d’un «système rentier, corrompu et autoritaire», selon l’économiste marocain, Fouad Abdelmoumni.
«L’un des plus importants blocages structurels de l’économie marocaine réside dans le fait qu’elle n’est ni dirigiste volontariste, ni libérale compétitive», relève en effet, Abdelmoumni dans un entretien accordé à l’agence Sputnik.
Cette situation empêche le» vrai décollage en matière de création de richesses et d’emplois», déplore ce militant des droits de l’homme.
Résolument pessimiste, l’économiste explique que le Maroc a atteint «les limites de ses capacités de mobilisation de fonds sur les marchés financiers internationaux» en raison de la baisse drastique de sa croissance économique en 2020 et son important endettement extérieur.
«Dans le contexte où l’Etat et ses élites refusent de remettre en cause les fondements de l’économie qui ont généré cette situation, le Maroc ne peut pas décoller économiquement», prévient l’activiste, également membre du conseil d’administration de Transparency International Maroc.
Il faut mettre fin à «la prédation et l’accaparement de la richesse du pays par une petite élite autour du roi et à la mauvaise gestion et la corruption du système administratif marocain», plaide Abdelmoumni, qui déplore l’absence de volonté politique de « prendre à bras le corps ces blocages majeurs de l’économie et de la société marocaines».
Selon les chiffres fournis par cet économiste, «plus d’un million et demi de chômeurs, trois millions d’aides familiales non rémunérées et trois millions de travailleurs dans le secteur informel ne disposent d’aucune sécurité sociale».
Entre temps, Mohamed VI, qui fait partie des cinq monarques les plus riches au monde. détient, pas moins d’une trentaine de palais et de résidences au Maroc.
En étranger, le «commandeur des croyants », s’est également offert une gigantesque propriété à deux pas de la Tour Eiffel.
Avec une vue directe sur le Champ-de-Mars, le prix de la nouvelle propriété du roi, est estimé à 80 millions d’euros. Elle ne serait pas l’unique du roi, en France. En effet, il possède le château de Betz dans l’Oise.
Dans le passé, il avait également acquis un autre hôtel particulier, situé aux Invalides.
Tout récemment, le roi s’est offert un jet privé Gulfstream, d’une valeur de 60 millions d’euros, pour son fils le prince Moulay Hassan.
Y.Y