Le conseiller émirien à la sécurité nationale, le cheikh Tahnoun ben Zayed, arrive ce lundi à Téhéran où il doit rencontrer plusieurs responsables iraniens, a-t-on appris de sources diverses. Les mêmes sources précisent qu’il s’agit d’une première depuis 2016. Le nouveau président conservateur iranien, Ebrahim Raïssi, avait initialement affirmé que la normalisation des relations avec les pays de la région était la priorité de son gouvernement. Il est à rappeler qu’Abou Dhabi avait réduit ses relations avec l’Iran après l’attaque contre l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran en 2016 par des manifestants qui voulaient protester contre l’exécution d’un influent opposant religieux chiite saoudien par Riyad. Ce n’est pas tout. Cette visite intervient en effet dans le contexte de la reprise des négociations nucléaires entre l’Iran et les grandes puissances, alors que la République iranienne. Cette visite est certainement liée au bourbier dans lequel se sont volontairement placées l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis en attaquant le Yémen. Ryad, déjà sujette à une plainte pour crimes de guerre et complicité avec le terrorisme dans cette affaire, sait qu’aucune sortie honorable de ce bourbier lui serait permise sans le concours actif de Téhéran. C’est donc sous ce prisme particulier qu’il convient d’appréhender cette visite, venue reconfigurer les alliances et les rapports de force au Moyen-Orient.
Kamel Zaidi