Sahara Occidental : L’ultime épreuve de vérité pour l’ONU
Réponse d’un berger sahraoui à une bergère makhzenienne
(Parodie moqueuse à l’adresse d’une apprentie colonialiste au nom de Souad Mekkaoui)
Par: El Hadj EL MEKHFI, berger libre.
Depuis des décennies, le royaume tyrannique marocain instrumentalise sans relâche un conflit artificiel qui aurait dû, sous le poids du temps, de la vérité historique et de la justice internationale s’éteindre de lui-même, à l’aube de son éclatement : celui du Sahara Occidental. Trop de patience, trop de silence. Alors que tous les États de la planète dénient au Maroc la qualité de souverain sur le Sahara Occidental et reconnaissent, en revanche, au Peuple sahraoui le droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, l’ONU n’a désormais plus le luxe de l’ambiguïté. Elle se doit d’assumer, sans détour ni complaisance, sa doctrine de décolonisation, son rôle historique, moral et juridique : rendre justice au Peuple sahraoui, bafouée par des décennies de manœuvres dilatoires marocaines et ses mentors.
Or, il est des conflits que l’histoire aurait dû ensevelir, si ce n’était l’acharnement cynique de certains régimes: le régime alaouite et ses sponsors internationaux.
Le conflit entre la république sahraouie et le royaume enchanté en est l’exemple le plus éclatant : plus de quarante ans d’intrigues, de duplicité et d’aveuglement volontaire ont figé une situation absurde, nourrie non par un désir de justice, mais par les intérêts étroits d’un pouvoir marocain en quête d’alibis. Dès l’origine, le conflit n’a jamais été une noble quête d’intégrité territoriale mais d’une expansion coloniale et d’un acharnement néocolonial. Il est né d’une stratégie froide : celle d’un régime alaouite incapable de surmonter ses propres fractures, préférant brandir l’illusion d’un ennemi extérieur pour dissimuler son illegitimité, ses échecs politiques, économiques et sociaux, son désarroi face à une armée qui a commis deux coup d’état sanglants et d’un soutien perfide d’anciennes puissances coloniales.
Sahara Occidental-Maroc : deux pays distincts, deux destins séparés
À l’heure où le Sahara Occidental enracine méthodiquement sa souveraineté et élargit sa présence internationale, le Maroc s’enlise dans ses contradictions, ballotté entre dérives diplomatiques, échecs stratégiques et gesticulations numériques. Deux trajectoires irréconciliables s’écrivent sous nos yeux. Aussi, le passé tout récent en a-t-il été l’illustration éclatante : les déplacements du président sahraoui invité par ses pairs, sa participation à la conférence des chefs d’états de l’Union Africaine, rythmés par les sourires et les victoires diplomatiques, les condamnations des tribunaux européens du colonialisme marocain, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, les instances des droits de l’homme de l’ONU, les ONGs internationales de défense des droits de l’homme, ont mis en lumière l’écart abyssal entre une République maître de son destin et un voisin belliqueux, prisonnier de ses vieux démons et de ses rêves fantastiques, bâtis sur une histoire chimérique.
Plutôt que d’œuvrer à la paix et à l’intégration régionale, Rabat a fait le choix de la division : inventer de toutes pièces un colonialisme de procuration, ériger l’annexion d’une partie du Sahara Occidental en instruments de chantage diplomatique, et se transformer en régime proxy, apprenti colonialiste au service de puissances néocolonialiste.
Cette stratégie, fondée sur la manipulation et le cynisme, n’a accouché que de drames humains. Des milliers de Sahraouis sont réfugiés en Algérie ou exilés ailleurs. Ceux restés sous occupation marocaine font l’objet d’humiliation, d’avilissement, de brimades, de tortures, d’emprisonnements arbitraires, de disparitions forcées, d’assassinats pendant que l’unité maghrébine a été mise au congélateur marocain et l’intégration économique, pourtant vitale pour le Maghreb, reste prisonnière de l’aveuglement makhzenien. Le contraste n’a jamais été aussi saisissant. Tandis que la République sahraouie poursuit son ascension, affirmant sa souveraineté et son rayonnement, le royaume marocain s’enfonce dans la corruption, la pauvreté et le sous-développement, enfermé dans ses réflexes de nuisance et dans l’incapacité d’offrir à ses citoyens une perspective d’avenir.
Pendant que la république sahraouie avance, le Maroc, lui, s’enlise dans une spirale inquiétante. Dernier épisode en date : la mise en cause de ses agents et diplomates dans le complot d’un vaste réseau de corruption visant la déstabilisation des institutions européennes en particulier le Parlement européen. Un scandale international qui n’a toujours pas révélé tous ses secrets. L’arrestation par la police belge de parlementaires européens impliquant la diplomatie makhzenienne est, en soi, une claire dénonciation de ce régime. Une affaire grave, révélatrice d’un régime qui, au lieu de participer à la construction de relations internationales se met à exporter un “art de la corruption” dont il excelle et qui lui est mondialement reconnu.
Sur la scène internationale, l’ONU, elle-même, piétine, freinée par les manœuvres dilatoires d’un État plus prompt à entretenir l’instabilité qu’à relever ses propres défis internes, comme il en témoigne les dizaines de milliers de victimes du tremblement de terre qui sont toujours sans abri, dans un total dénuement.
Mais les temps changent et la force du droit finira par triompher du droit de la force. Alors que le projet mort-né d’autonomie makhzenienne est un échec monumental, malgré le sponsoring vulgaire de certaines puissances néo-colonialistes, car il légitime l’invasion militaire, l’expansion territoriale et l’annexion par la force des territoires d’autrui pratiques que les Nations Unies n’accepteront jamais, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination se voit réaffirmé année après année et vu comme la seule solution unique, sérieuse, crédible et réaliste par l’ensemble des États membres de l’ONU et qui s’impose aujourd’hui de lui-même comme la seule voie possible pour une paix durable. En témoignent les résolutions successives de la 4ème Commission de l’ONU, de son Assemblée générale et de son Conseil de sécurité. C’est l’unique solution pour garantir le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, un droit légal et légitime dont l’application incontournable demeure un facteur de paix, de stabilité, de développement et de dignité.
Face à cette évidence, l’ONU ne peut plus se réfugier derrière de faux équilibres diplomatiques ou intérêts géostratégiques fallacieux avancés ici et là par certaines parties et lobbies mûs par la cupidité et l’appât du gain facile au mépris des droits de l’homme, des droits des peuples et du droit international.
Après tant d’immobilisme, l’ONU doit cesser de fuir ses responsabilités que les Nations lui ont confiées et d’affronter la vérité avec courage : le conflit du Sahara occidental est l’héritage d’une décolonisation inachevée. Il est le prolongement du projet colonialiste classique type européen déclinée sous une version “tiers-mondiste”. Il est le produit d’une instrumentalisation cynique d’un makhzen marocain à bout de souffle servant de régime proxy pour des pays et des intérêts qui verraient bien l’Afrique du nord demeurer dans l’instabilité pour mieux l’exploiter. Un régime qui préfère financer des campagnes de propagande, organiser des réseaux de corruptions et de trafics criminel5en tout genre plutôt que d’investir dans l’éducation, et le développement du peuple marocain transis par la pauvreté et perclus par la dictature des alaouites.
El Hadj EL MEKHFI