Le conflit armé entre le Maroc et le front Polisario, qui a repris depuis que Rabat a rompu le cessez-le-feu de 1991, vient hélas de faire de nouvelles victimes dans les rangs des valeureux combattants de la liberté sahraouis.
Un chef militaire du Front Polisario et trois combattants sahraouis ont été tués vendredi 1er septembre par un drone marocain dans le territoire disputé du Sahara occidental, au moment où une délégation américaine se trouve sur place, annonce un communiqué de l’APLS (armée populaire de libération du Sahara Occidental), dont nous avons reçu copie.
«Le chef de la sixième région militaire, Abba Ali Hamudi, membre du secrétariat national du Polisario, est tombé au champ d’honneur avec trois autres combattants», a annoncé l’agence du Polisario. La présidence sahraouie a décrété trois jours de deuil national à partir de samedi.
Des sources locales jointes par téléphones nous indiquent que ces vaillants combattants venaient de réussir avec brio une opération militaire de qualité en profondeur dans le honteux mir de sable. De nombreuses victimes, ainsi que des pertes matérielles ont été occasionnées aux FAR (forces armées royales), à la suite de cette opération.
C’est au moment du repli de ce commando sahraoui qu’un drone a lâchement attaqué leur détachement du côté de la localité de Mahbez. Le recours par le Maroc aux drones, que lui fournissent ses alliés et maîtres de Tel-Aviv redistribue en quelque sorte les cartes de ce conflit armé. L’APLS est en passe de définir la riposte idoine.
Cette inquiétante escalade intervient au moment où in Secrétaire d’Etat adjoint américain, ainsi que l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental doivent se rendre dans la région.
Rabat recourt assez régulièrement aux drones assassins contre d’innocents civils sahraouis, mauritaniens et même algériens. L’assassinat délibéré de camionneurs algériens en la date très symbolique du premier novembre, du côté de Bir Lahlou, avait été qualifié à juste titre par les autorités algériennes de « terrorisme d’Etat ».
Kamel Zaidi