Saisie de cameras a infrarouge et téléphones satellites a Boumerdes :
Les pistes du trafic de drogue ou du terrorisme dominent
De grosses questions se posent depuis hier après l’annonce de la saisie de produits « sensibles » par les services de police de la wilaya de Boumerdes. Ce dimanche, 23 Janvier, un communiqué de la DGSN accompagné d’une vidéo a fait savoir qu’il avait été procédé à
récupération de « 2049 caméra infrarouges de différents volumes et formes, 84 lampes électriques dissimulant des caméras et de 12 téléphones portables de type interdit au grand public ». La DGSN précise aussi que le groupe en possession de ce matériel n’était
muni d’aucune autorisation. En Algérie, la législation en cours interdit formellement tout commerce ou transaction de quelque nature que ce soit de ce genre de caméras équipées d’infrarouge. Ce matériel spécialisé n’est donc pas en vente libre et ne peut se trouver en
possession des citoyens ordinaires. Son utilisation est exclusivement réservée aux membres des services de sécurité qui l’emploient eux-mêmes dans des missions spécifiques généralement liées au terrorisme ou à la grande contrebande et permettent d’y voir clair comme en plein jour lorsque ces missions sont menées la nuit.
Deux questions se posent par conséquent : d’où proviennent ces caméras à infrarouge, et quelle devait en être leur utilisation ?
Vraisemblablement, ce matériel aurait été introduit en Algérie par des voies frauduleuses dans le cadre d’un trafic opéré aux frontières, et probablement servir à des contrebandiers ou trafiquants de drogue, font savoir des sources généralement bien informées.
Ces derniers (les gros contrebandiers ou trafiquants de drogue) ont recours à ce genre de produit qui leur permet de détecter le moindre mouvement et leur indiquer si le chemin emprunté est libre lorsqu’ils se livrent à des opérations. Ce procédé est aussi utilisé par les terroristes dans les maquis, d’où la possibilité que les faits soient aussi liés a une question de terrorisme. Le plus grave dans cette affaire est que le groupe arrêté en possession de ces caméras détenait également douze téléphones portables interdits au grand public. Des téléphones satellite, en d’autres termes, probablement des Thuraya ou une version améliorée de la téléphonie satellitaire. Durant la décennie noire, les forces de l’ordre algérien ont à plusieurs reprises saisi ce genre d’appareil après le démantèlement de groupes terroristes. En 2013, et lors d’une opération menée aux frontières, les services de
sécurité ont également annoncé la récupération de Thuraya utilisés par un groupe qui tentait de faciliter l’entrée sur le territoire national ( a partir du Mali) de terroristes d’El Qaida. Les éléments communiqués par la DGSN ce dimanche sont graves et ouvrent la voie à toutes les hypothèses. Les éléments de l’enquête devraient certainement faire l’objet d’une nouvelle communication des services sur le sujet afin d’éclairer l’opinion publique.
Amel Zineddine