Scandale Bétharram en France : Ségolène Royal enfonce Bayrou
Les accusations continuent de pleuvoir sur François Bayrou au sujet des violences à Notre-Dame-de-Bétharram à la fin des années 1990. Et une des dernières salves est venue mardi de Ségolène Royal. Il était « forcément au courant », a affirmé devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires celle qui lui a succédé comme ministre à l’Education nationale. Selon Ségolène Royal, François Bayrou « est quelqu’un qui a quelque chose à se reprocher, mais qui va accuser d’autres, c’est-à-dire qui va se positionner en victime ». « Deuxièmement, il dit qu’il ne lisait pas la presse locale. Il faut être sérieux. On parle quand même de viols dans la presse régionale. Un président de conseil général, il a la revue de presse tous les jours. Et en plus, c’est passé à la télévision, donc forcément, il était au courant », a-t-elle ajouté. François Bayrou a été président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques de 1992 à 2001. Le père Carricart, ex-directeur de Bétharram, accusé de viol par un élève fin 1997, avait été mis en examen quelques mois plus tard, puis remis en liberté rapidement. Ministre de l’Education de 1993 à 1997, François Bayrou avait affirmé en février n’avoir « jamais été informé » dans le passé des agressions sexuelles et viols à Bétharram. Il avait ensuite renvoyé la balle dans le camp du gouvernement du socialiste Lionel Jospin à la fin des années 1990, l’accusant d’inaction. « Qu’est-ce qui a été fait après ? », avait-il lancé, ciblant Ségolène Royal, ministre de l’Enseignement de 1997 à 2000. Elle avait dit être « scandalisée ». « Est-ce que moi j’étais au courant de Bétharram ? La réponse est non, je m’en souviendrais », a assuré Ségolène Royal lors de son audition. Elle a affirmé que si elle l’avait été, elle « aurait fermé Bétharram, au moins pour huit jours pour faire l’enquête auprès des élèves ». Elle a cependant concédé que c’était « sans doute dans les revues de presse ». « Mais le cas spécifique de Bétharram, non, je ne m’en souviens pas. » L’ancienne ministre socialiste a par ailleurs déclaré être « très choquée de ce qu’a dit François Bayrou » lors de son audition par la commission le 14 mai sur la gifle donnée à un jeune à Strasbourg en 2002, défendant une attitude de « père de famille ». « Je n’ai jamais frappé mes enfants. Ce n’est pas un geste de père de famille de frapper un enfant dans le visage », a-t-elle commenté.
R.I.