Scandale Pegasus : La plainte du Maroc en France jugée irrecevable
Ce qui devait arriver, arriva. Le tribunal de Paris a jugé ce lundi irrecevable la plainte du royaume du Maroc, qui poursuivait en diffamation plusieurs médias pour avoir affirmé qu’il avait espionné les téléphones de Lénaïg Bredoux et d’Edwy Plenel, journalistes à Mediapart. « Destinée à alimenter un contre-feu médiatique, cette plainte méconnaissait, ou faisait mine de le faire, l’une des règles les plus élémentaires du droit de la presse en France qui interdit à un État de poursuivre en diffamation », explique Mediapart. « L’article 32, alinéa 1, de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ne permet pas à un État, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d’engager une poursuite en diffamation », précise le jugement : « Dans la mesure où le royaume du Maroc ne saurait être assimilé à un particulier, il ne pouvait valablement engager une poursuite en diffamation contre Edwy Plenel et la société Mediapart du fait de la publication de l’article intitulé Projet Pegasus : Mediapart a été espionné par le Maroc. Son action doit donc être déclarée irrecevable, sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs soulevés en défense. Joseph Breham, l’avocat du détenu Sahraoui Naama Asfari, Claude Mangin son épouse et Rosa Moussaoui, journalistes à L’Huma, s’étaient tous trois exprimés sur La Patrie News pour dénoncer ces agissements condamnables du Maroc et confirmer que toutes les preuves tendent à accuser formellement le Makhzen, en dépit de ses dénégations et de ses menaces. Joseph Breham, dans cet entretien, était même allé jusqu’à comparer le Maroc à la Corée du Nord. Pour rappel, le Maroc n’est pas arrivé au bout de ses déconvenues judiciaires en Hexagone puisqu’il a déjà perdu plusieurs procès liés au scandale Pegasus.
Ali Oussi