Selon le journaliste marocain Ali Lahrouchi : « L’Algérie est visée via la normalisation israélo-marocaine »
Le rapprochement maroco-sioniste, représente-il un danger pour l’Algérie ? Tous les spécialistes sont unanimes à répondre par l’affirmatif. Intervenant lors d’une conférence lors de la commémoration du 60e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 au siège des Archives nationales à Alger, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a mis en garde contre ce danger qui se dessine à nos frontières.
« L’Algérie était visée au regard d’indicateurs de réelles menaces à nos frontières, aux portes desquelles est arrivée à présent l’entité sioniste », a-t-il dit à ce propos soulignant l’impératif de « ne pas occulter les périls au niveau de notre environnement immédiat en raison de l’instabilité de la région».
Abondant dans le même contexte, le journaliste marocain Ali Lahrouchi, est allé jusqu’à qualifier ce rapprochement d’une «catastrophe» qui menace l’avenir de la région du Maghreb relevant que l’Algérie «est la première cible de cette normalisation des relations entre d eux colons.
«La dictature alaouite au Maroc est en elle-même un danger sur la sécurité du monde arabe en semant la discorde et tendant les complots», a en effet indiqué M. Lahrouchi dans une déclaration à l’APS.
«L’arrivée d’Israël au Maroc après cette normalisation honteuse a fait monter la tension dans la région», a-t-il souligné.
Plus explicite, le journaliste établi depuis 20 ans aux Pays-Bas, rappelle que le Makhzen préparait, « depuis longtemps l’annonce de la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste et ce en quête du soutien des Etats unis d’Amérique», précisant que «le refus de l’Algérie des méthodes coloniales du Maroc dans la région a amené ce dernier à comploter avec Israël pour attenter à sa stabilité».
Pour ce journaliste «l’Algérie est la première cible de cette normalisation en raison de ses positions soutenant la légalité internationale», car le régime marocain conspire avec les forces coloniales pour attenter à la stabilité de l’Algérie».
Des relations « très anciennes »
Remontant un peu dans l’Histoire, le journaliste marocain Ali Lahrouchi, a relevé que les relations maroco-israéliennes, sont «très anciennes» rappelant que les Israéliens «avaient sauvé le Roi Hassan II de plusieurs tentatives de putsch».
«L’aide des Israéliens au Maroc n’était pas gratuite. Hassen II faisait croire aux Arabes qu’il participait avec eux à leur guerre contre Israël. En réalité, il rendit des comptes aux Israéliens de tous les détails comme le confirme le témoignage du journaliste Mohammed Hassanine Heikel».
«C’est grâce au roi Hassen II que les dirigeants sionistes ont réussi à espionner la réunion du sommet arabe abrité par le Maroc en 1965», a-t-il révélé, ajoutant que «le déplacement par le régime marocain de la majorité des juifs du Maroc à Israël n’était que pour contribuer à la fondation de l’Etat d’Israël».
En effet, en en 1965, le roi Hassan II reçoit les plus grands dirigeants de la Ligue arabe à Casablanca. Objectif : discuter des stratégies militaires à adopter pour faire la guerre à Israël. Cependant, d’autres invités sont conviés officieusement à ce meeting et occupent le dernier étage d’un luxueux hôtel. Il s’agit d’un groupement du Mossad et du Shin Bet (service de sécurité intérieur israélien), surnommé «les oiseaux».
Mais, pris de panique au dernier moment, Hassan II les pria de partir car il craint qu’ils ne soient tous démasqués.
L’opération n’est pas un échec pour autant, car au terme de cette rencontre, Hassan II livre au Mossad un enregistrement audio complet des échanges qui ont eu lieu entre les différents dirigeants.
Du pain béni pour Israël qui a pu avoir des informations cruciales sur tous les rangs armés, leurs faiblesses et leurs stratégies. Sur la base de ces informations, restées secrètes, Israël attaque quatre pays arabes (Egypte, Liban, Jordanie, Syrie) soit deux ans après cette rencontre.
Au royaume de toutes les…dictatures
Le peuple marocain, a-t-il accepté le fait accompli. Assurément d’autant qu’aucune contestation quelle que soit sa forme n’est toléré au pays du « Commandeur de
« Les marocains refusent la normalisation, mais ils n’ont pas le droit de sortir dans les rues pour le dénoncer », a souligné, à ce propos, le journaliste marocain Ali Lahrouchi, rappelant la souffrance des journalistes marocains opposants à la dictature de la monarchie.
Il s’est dans le même contexte, remémoré son expérience personnelle avec le Makhzen lorsqu’il était correspondant du quotidien «Anoul» censuré lors du règne de Hassen II, où il a subi de grandes pressions.
«J’ai été interpellé et interrogé à maintes reprises et j’ai été même kidnappé et menacé de mort avant de quitter le Maroc vers les Pays Bas le 24 janvier 2001, où je vis actuellement sous la protection de la sécurité hollandaise», a-t-il déclaré.
Le même journaliste a rappelé l’enlèvement de son frère le 29 mai 1989 avant de prononcer 3 ans de prison ferme à son encontre rien que pour lui faire pression, affirmant que plusieurs journalistes marocains se trouvent en prison à l’image de Toufik Bouachrine condamné à 20 ans de prison, ou ils quittent vers l’étranger fuyant la tyrannie d’El Mekhzen.
M.M.H