Séminaire international contre la mondialisation : en Amérique latine et Caraïbes : Soutien au processus de décolonisation du Sahara occidental
Au cours de la deuxième journée du Séminaire international contre la mondialisation qui s’est tenu à Santiago du Chili, une motion présentée par l’Association chilienne d’amitié avec la République arabe sahraouie démocratique, conduite par le très dynamiques Esteban Silva Cuadra, a été soutenue. De cette manière, les participants ont exprimé leur solidarité avec le processus de décolonisation du Sahara occidental et leur soutien à la lutte du peuple sahraoui.
Nous reproduisons ici le texte de la motion de solidarité.
Motion sur le processus de décolonisation du Sahara occidental et le soutien au peuple sahraoui
Le Sahara ou Sahara occidental est la dernière colonie d’Afrique, occupée militairement par le Maroc il y a cinq décennies. C’est l’un des 17 territoires non autonomes sous la supervision du Comité spécial des Nations Unies sur la décolonisation, dans le but d’éliminer le colonialisme. Il a été ajouté à la liste des territoires non autonomes en 1963 par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’occupation illégale du territoire par le Maroc se poursuit sans relâche, constituant une violation des buts et principes de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA), ainsi que des normes fondamentales du droit international, y compris l’interdiction de l’acquisition de territoire par la force, qui est une pierre angulaire de l’ordre juridique international. Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de Justice (CIJ), principal organe judiciaire de l’ONU, a affirmé qu’aucune souveraineté n’avait jamais existé entre le territoire du Sahara occidental et le Maroc. L’ONU, l’UA et l’Union européenne (UE), entre autres, n’ont jamais reconnu l’occupation et l’annexion illégales du Sahara occidental par le Maroc. Ces positions sont cohérentes non seulement avec l’avis juridique de la CIJ, mais aussi avec les arrêts de la Cour de l’UE de 2015, 2016, 2018, 2021 et 2024, ainsi qu’avec l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples de 2022, qui confirment que le Sahara occidental est « séparé et distinct » du Maroc, et que le Maroc n’a ni n’exerce aucune souveraineté sur le territoire. En effet, la présence du Maroc au Sahara occidental a été « déplorée » par le Conseil de sécurité (Rés. 380 de 1975) ; De même, l’Assemblée générale a expressément décrit cette situation comme une « occupation continue » dans ses résolutions (résolutions 34/37 de 1979 et 35/19 de 1980, entre autres). Malgré les efforts déployés par l’ONU et l’Organisation de l’unité africaine (OUA) (aujourd’hui l’UA) pour mener à bien le dernier dossier colonial en Afrique, la question du Sahara occidental reste sans solution en raison des tactiques dilatoires et de l’obstructionnisme du Maroc et de l’inaction de la communauté internationale.
Si la situation des droits de l’homme au Maroc est une préoccupation constante des principales organisations internationales des droits de l’homme, dans le cas du Sahara occidental, cette préoccupation est qualitativement plus grande, puisque, conformément à la Charte des Nations Unies, il s’agit d’un territoire non autonome en attente de décolonisation. Le facteur qui aggrave cette situation est le fait qu’il ne s’agit pas d’une violation des droits de l’homme de la population par leur propre gouvernement, mais par le gouvernement d’un État tiers. En tout état de cause, le Corpus Juris International et la pratique commune des Etats membres de la Communauté Internationale ne reconnaissent pas la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental.
Nous rappelons que l’occupation militaire illégale du Sahara occidental et le déni du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, reconnu par l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice de La Haye, sont à l’origine et à la cause de toutes les violations des droits de l’homme – politiques, sociaux, économiques et culturels – qui se produisent sur le territoire.
La Plateforme des organisations d’Amérique latine et des Caraïbes, lors de son Séminaire international « Des ruines de l’ordre mondial vers la construction d’un monde plus juste », tenu à Santiago du Chili, les 14, 15 et 16 mai 2025, souhaite se joindre à cette juste cause, en adoptant la MOTION suivante :
1. Soutenir la résolution du conflit du Sahara occidental dans le cadre du processus de décolonisation soutenu par les résolutions de l’ONU, y compris le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
2. Rejeter catégoriquement tout soutien au Plan du Royaume du Maroc pour le Sahara occidental car il n’est pas conforme au droit international en vigueur.
3. Condamner fermement les violations systématiques des droits de l’homme commises par le régime marocain contre la population civile sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental.
4. Nous nous joignons à la campagne internationale pour la libération des prisonniers politiques sahraouis emprisonnés par le régime d’occupation marocain et exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle.
5. Nous exigeons la fin du pillage des ressources naturelles du Sahara occidental.
6. Nous soutenons sans réserve le Front Polisario, en tant que seul et légitime représentant du peuple sahraoui.
À Santiago du Chili, le 16 mai 2025