Serigne Dieye, ambassadeur sénégalais à Alger : «on pourra ramener les échanges intra-africains à 50% dans 5 ou 10 ans»
Avec des échanges intra-africains se limitant à 15%, le Continent se trouve contraint à accélérer la cadence. Sollicité en marge de la 7e édition du Forum africain de l’investissement et du commerce (AFIC 7), l’ambassadeur sénégalais à Alger, Serigne Dieye indique à La patrie news que «l’intégration africaine est le grand défi», citant l’exemple
de l’Europe et l’Amérique où cette intégration se situe à 80% de l’ensemble des échanges.
A ses yeux, le rôle de la Zlecaf consiste à «sortir des discours et aller vers une intégration effective». Indiquant que des pistes existent comme la route transsaharienne ainsi que les gazoducs, le plus important selon M. Dieye est d’aller, entre autres, vers l’harmonisation des législations et la levée des barrières douanières. «Avec de la volonté politique, on pourra ramener les échanges à 50% dans 5 ou 10 ans», fait savoir l’ambassadeur sénégalais à Alger.
Sur la coopération bilatérale, il commence, d’abord, à indiquer que le président Macky Sall a mis un programme baptisé «Sénégal émergent» avec une série de programmes auquel est consacré un montant et non des moindres de 21 milliards d’euros. «En matière d’infrastructure pétrolière, l’Algérie a beaucoup d’expérience. Et au Sénégal, nous sommes en train de mettre en place des plateformes pétrolières et on compte sur la coopération avec l’Algérie», explique notre interlocuteur.
La coopération pourra toucher aussi au gaz, à l’agro-industrie et bien d’autres domaines. «L’Algérie est autosuffisante dans beaucoup de domaines, on peut avoir une coopération consolidée dans le domaine industriel», ajoute M. Dieye. Et d’ajouter : «L’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique, et nous aspirons à une meilleure présence de ce pays au Sénégal». Aujourd’hui, les échanges entre les deux pays se situent à 30 millions de dollars. «C’est très peu», l’ambassadeur, relevant la nécessité d’atteindre rapidement la vitesse de croisière et d’aller vers plus d’échanges.
Yacine Bouali