Ses anciens collaborateurs accusent : ” Chakib Khelil était un ministre politique, au service de ses intérêts”
Deux anciens hauts responsables de Sonatrach ont révélé ce lundi, le véritable visage de Chakib Khelil, ancien ministre de l’Energie, jugé par défaut pour octroie illégal d’un marché juteux à une société étrangère.
Mohamed Meziane, ex PDG de Sonatrach et Abdelhafidh Feghouli, ex vice président de cette même société, n’ont pas mâché leurs mots face au juge qui les interrogeait.
” Chakib Khelil avait une manière unique de penser, de travailler, c’était un ministre politique, il avait le pouvoir absolu sur toutes les décisions, y compris le choix des sociétés avec lesquelles il fallait établir un partenariat, ces adjoints, tout le monde devait appliquer ses ordres ou prendre ses responsabilités”.
Les prévenus décrivent l’un après l’autre l’ex ministre de l’Energie comme étant l’homme par lequel ” tout devait passer”, ” son pouvoir était absolu et personne n’y pouvait rien”, ” il fallait obéir, ou plier bagages. Il avait un mode de pensée unique, ses intérêts avant tout, ses intérêts et ceux de sa famille, son épouse et ses deux fils”.
Mohamed Meziane et Abdelhafidh Feghouli ont longtemps répondu aux nombreuses questions du juge puis celles du procureur de la République. Les interrogations ont porté essentiellement sur le processus qui a mené à la passation d’un marché irrégulier avec des sociétés étrangères ( Petrofac GNL Arzew).
Le président du tribunal a levé aussi le voile sur les incroyables pratiques auxquelles se livrait Chakib Khelil, ses choix avantageux envers les sociétés étrangères, avant de dévoiler que le marché GNL avait été conclu pour la somme de 275 milliards de DA…
Il fait également remarquer que les éléments des services spécialisés sollicités dans les enquêtes liées à Chakib Khelil ont abouti à des ” conclusions ahurissantes” : ” appels d’offres restreints, procédures limitées uniquement au bureau de l’ex ministre ou en présence de ses hommes de main, des avenants octroyés sans justificatif, des retards de réalisation jamais justifiés…’ tout se qui aurait pu amener de l’argent au pays a été évité”.
Dans la salle, le représentant du trésor public évoque une perte sèche de 13 000 milliards de DA…
Amel Zineddine