Soixante-deux ans après : L’armée française quitte la Centrafrique
Perçue comme un frein aux aspirations démocratiques, la France est de plus en plus contestée dans les rues du continent Africain.
L’ex-puissance coloniale peine en effet, « à renouveler sa relation avec les jeunesses d’Afrique francophone, qui ne croient pas aux promesses d’une rupture avec les pratiques du passé », analysent des spécialistes.
La perte d’influence peut aussi se mesurer « à la décision de deux piliers de la francophonie, le Togo et le Gabon, d’adhérer, en juin dernier, au Commonwealth, comme le Rwanda l’avait fait en 2009 », estime-t-on.
Ainsi, après avoir été contrainte à quitter le Tchad et le Mali, l’armée française plie bagages de la Centrafrique après 62 ans de présence.
« Les derniers blindés de l’armée française ont quitté la République centrafricaine. L’opération de retrait définitif de ce pays a été lancée début octobre », rapportent des médias ce dimanche.
« L’armée française en Centrafrique a effectué, le 4 novembre dans la capitale de ce pays, le rapatriement des derniers VAB (véhicule de l’avant blindé, ndlr.), de la Mission logistique Bangui (Mislog)», a annoncé de son côté ladite Mission sur Twitter.
La tâche de cette Mission était d’assurer un soutien aux forces de l’Union européenne et aux militaires français employés au sein de la force de l’Onu.
Elle avait remplacé en juin 2021 le Détachement d’appui opérationnel français de Bangui qui faisait de la coopération et notamment de l’instruction militaire auprès des forces armées centrafricaines (FACA).
L’armée française y est intervenue à plusieurs reprises. Il s’agit notamment des opérations Caban et Barracuda dans les années 1979-1981, des opérations Almandin I, II et III de 1996 à 1997, Boali en 2003 et Sangaris en 2016.
R.I