Solidarité avec Soltana Kheya : L’Union nationale des femmes sahraouies organise une rencontre virtuelle
L’Union nationale des femmes sahraouie a décidé ce mercredi d’organiser une rencontre virtuelle (pandémie de coronavirus oblige) en date du 8 août courant entre 16 et 18 heures GMT en vue protester, et de dénoncer les tortures morales et physiques dont est victime la militante Soltana Kheya ainsi que a famille, assignées à résidence depuis de nombreux mois, et faisant l’objet ‘agressions physiques et morales de plus en plus fortes et intolérables. Des invités de marque seront invités à prendre la parole afin d’interpeller la conscience de l’humanité. Parmi elles, on note le nom de Mahrez Lamari, grand militant qui est de tous les combats à chaque fois qu’il s’agit de défendre des causes justes et noble, à l’image de celles liées à la Palestine et au Sahara Occidental. L’avocat de la militante sahraouie Soltana Khaya a jeté un véritable pavé dans la mare dans une déclaration explosive, dont nous avons reçu une copie durant le mois de mai écoulé. On peut, en effet, y lire ceci : « L’avocat international des droits de l’homme Jared Genser a annoncé aujourd’hui qu’il avait rejoint l’équipe juridique internationale de la défenseure sahraouie des droits de l’homme Sultana Khaya qui est assignée à résidence par les autorités marocaines à Boujdour, au Sahara occidental, depuis novembre 2020. Pendant cette période, elle et d’autres personnes dans sa maison familiale ont été harcelées, agressées et torturées ». Ces pratiques barbares et inhumaines sont commises au vu et au su de tous, dans la plus totale impunité. « En tant qu’éminent défenseur du droit à l’autodétermination du Sahara occidental et de la fin de la violence contre les femmes sahraouies, Khaya est depuis longtemps la cible des autorités marocaines. Elle a été battue et torturée à de nombreuses reprises; elle a notamment été frappée si violemment par la police lors d’une manifestation pacifique en 2007 qu’elle a perdu son œil droit ». Mais loin de s’arrêter là, ce harcèlement et cette répression sauvage et moyenâgeuse continue d’aller crescendo : « Les forces de sécurité marocaines sont stationnées devant son domicile depuis le 19 novembre 2020, date à laquelle on lui a dit qu’elle serait arrêtée et torturée si elle quittait son domicile. Depuis lors, elle est de facto détenue en résidence surveillée, sans justification légale. Beaucoup plus grave encore, « les forces marocaines ont fait irruption à plusieurs reprises dans son domicile sans mandat, l’ont harcelée et agressée physiquement et ont menacé de la tuer et lui ont refusé l’accès à un traitement médical pour les blessures qu’elle a subies ». D’autres personnes présentes au domicile ont été également victimes de harcèlement et maltraitances. « Des substances nocives ont été jetées dans la maison, l’électricité a été coupée. Sa détention a été soulignée par Human Rights Watch, Amnesty International et Frontline Defenders, entre autres. La situation s’est brusquement aggravée ces derniers jours, apparemment dans le cadre d’une répression plus large des militants sahraouis dans toute la région » lit-on encore dans ce document particulièrement accablant. Le 10 mai, la police a fait une descente au domicile des Khaya et a expulsé trois militants des droits humains qui séjournaient avec la famille. Les policiers ont placé les trois militants en garde à vue et les ont torturés pendant plusieurs heures avant de les abandonner dans le désert. Puis, dans la nuit du 11 mai, la police marocaine a de nouveau fait irruption au domicile de Khaya, l’attaquant brutalement et l’agressant sexuellement. Bien qu’elle ait tenté de s’échapper et de chercher de l’aide, les policiers l’ont ramenée dans la maison et ont continué à la battre. Elle souffre toujours énormément des blessures infligées lors du raid. Genser, qui est l’avocat bénévole de Khaya avec l’étudiante en droit Stephanie Herrmann, a fait la déclaration suivante : « C’est un grand privilège pour moi de rejoindre l’équipe de défense de Sultana Khaya en tant que conseil international. Sa détention et ses mauvais traitements – qui violent de nombreuses dispositions du droit international – sont clairement liés à sa critique ouverte du gouvernement marocain et à son activisme pacifique en faveur de l’autodétermination des Sahraouis. Son équipe et moi-même allons travailler sans relâche pour dénoncer cette injustice et plaider pour sa libération immédiate.» celle de sa famille aussi…
Kamel Zaidi