Sommet de Paris des chefs d’Etats sur le financement des économies africaines : les propositions de l’Algérie
Au terme du Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements sur le financement des économies africaines tenu mardi dernier à Paris, le ministre des finances, Aimène Benabderrahmane, qui y a assisté en qualité de représentant du président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à venir en aide de manière efficiente aux économies africaines impactées par la pandémie de Covid-19.
Il rappelle que « les pays africains se trouvent en face d’un dilemme, soit assurer le remboursement de leurs dettes, soit assurer un développement conséquent de leurs économies ».
Il continua en affirmant que la réunion à laquelle il venait d’assister se voulait une réponse à cette préoccupation des économies africaines et un débat très fructueux y a été tenu et qui a permis de dégager des stratégies à mettre en œuvre dans les semaines à venir « ce sont des stratégies à très court terme, en facilitant l’accès aux vaccins, en facilitant aussi l’octroi de crédits, en revoyant et reprenant le système de notation en cours qui pénalise les pays africains et ne leur permet pas un accès facile aux différentes lignes de crédit offertes par les institutions multilatérales », a expliqué Aimène Benabderrahmane.
Revenant sur les mesures à prendre en faveur de ces stratégies, Benabderrahmane a assuré que : « l’Algérie a clairement affiché sa position quant aux dettes souveraines détenues par les institutions et par certains pays sur les pays africains. Nous avons clairement annoncé que l’Algérie a pris l’initiative d’effacer un montant de 1,400 milliard de dollars de dettes détenues sur les pays africains, c’est un fait majeur et un appel aux autres pays de suivre l’exemple de l’Algérie dans ce sens, mais je crois qu’il y a des réticences de parts et d’autres, on parle plus de moratoire, de restructuration de la dette, de moratoire pour les services de la dette. Peu de pays ont parlé d’effacement de cette dette ».
Mais le ministre algérien des finances a aussi appelé les pays africains à se lancer dans des processus de réformes de la gouvernance, des systèmes d’information et pour se lancer aussi dans la digitalisation et la transparence ainsi que dans la lutte contre la corruption.
Pour rappel, les études démontrent qu’en 2021, 39 millions d’africains pourraient tomber dans l’extrême pauvreté selon les données de la Banque Africaine de Développement (BAD) et son déficit de financement pourrait aussi atteindre plus de 290 milliards de dollars d’ici 2023, d’après le FMI.
Tahar Mansour