Sommet Italie-Afrique : Une invitée-surprise nommée Gaza
Le président tunisien, Kais Saied, a dérogé à toutes les règles de diplomatie et de bienséance en imposant au sommet Italie-Afrique le sujet lié au massacre en train d’être commis à Gaza sous nos yeux, et dans une indifférence quasi-généralisée. « Il y a un ordre du jour que je tiens à respecter, mais il y a un ordre de nuit que je tiens fermement à dévoiler », a ainsi ironisé le président tunisien, attendu que depuis plus de 100 jours, et après près de 27.000 morts, le monde continue de fermer les yeux lâchement sur les atrocités en train de se dérouler sous nos yeux en Palestine occupée. « Parmi les sujets qui ne sont pas explicitement inscrits à l’ordre du jour de cette réunion, mais qui doivent être mentionnés et non négligés, il y a la guerre d’extermination menée par les forces d’occupation sionistes en Palestine contre tout le peuple palestinien. Chaque minute qui passe un civil est fait martyr, une maison est démolie, un abri est bombardé ou un hôpital détruit », a ainsi attaqué crument le chef d’Etat tunisien, connu pour son franc-parler, et affectueusement surnommé « Robocop » par les Tunisien pour sa probité et sa rectitude morales, qui frisent souvent la candeur. « Aucune paix n’est possible tant que la Palestine entière ne sera pas libérée et que le peuple palestinien n’établira pas un État pleinement souverain avec Jérusalem (Al Qods. NDLR) sainte pour capitale. Ceux qui œuvrent à placer les réfugiés dans des appartements, des immeubles ou des campements est semblable à quelqu’un qui place du bois sur des charbons ardents pour raviver le feu et le rendre plus intense », finit par enfoncer le clou Kais Saied. Son échappée peut-être aussi courageuse et historique que celle du chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, avec sa plainte déposée au niveau De la CIJ (cour internationale de justice), est quand même liée à ce sommet Italie-Afrique. Le gouvernement de Giorgia Meloni, dont le pays est le pays est le premier Etat membre de l’UE (union européenne), à subir de plein fouet les vagues d’émigration clandestine venant d’Afrique, se propose de lancer un plan d’aide économique au continent africain en échange d’une plus grande coopération de la part de ce dernier en matière de « harga ». « La Première ministre italienne Giorgia Meloni accueille lundi à Rome les dirigeants de plus de 25 pays africains pour leur présenter un important plan d’aide au développement, en échange d’une coopération accrue dans le domaine migratoire. S’exprimant à l’ouverture d’un sommet auquel participaient plus d’une vingtaine de dirigeants africains et de représentants de l’Union européenne, Giorgia Meloni a notamment promis d’engager dans un premier temps 5,5 milliards d’euros dans ce plan baptisé du nom d’Enrico Mattei, fondateur de l’Eni, le groupe énergétique italien. L’Italie souhaite devenir un “pont” entre l’Europe et l’Afrique, en assurant à la première de nouvelles voies d’approvisionnement en ressources énergétiques et à la seconde des investissements massifs ». Un minimum de justice sociale et politique permettrait en effet d’en finir aussi bien avec cette émigration clandestine qu’avec la problématique palestinienne. Il en va de même avec la question de décolonisation du Sahara Occidental. Il s’agit, en somme, de ne plus permettre à aucun Etat de fouler aux pieds le droit international sans subir de sanctions contraignantes. Il est temps que cesse l’impunité et cette mortifère politique des deux poids deux mesures. Avis…
Ali Oussi