Son discours de haine exaspère fortement : L’effet Éric Zemmour s’émousse
Le tumultueux Éric Zemmour ne renoncera probablement pas à confirmer ses prétentions de briguer la présidentielle française de mai 2022 à quelques encablures du meeting de précampagne qu’il compte animer le 5 décembre au Zénith de Paris.
Pourtant sa candidature à un mandat à l’Elysée semble fortement compromise par une opinion publique, qui n’apprécie pas vraiment sa promptitude à distiller à tout-va un discours fondé sur la haine et le racisme.
Sa côte de popularité ne cesse de décliner dans les sondages. Il est désormais crédité de 12% des intentions de vote des électeurs français. Pire encore, les résultats d’une enquête d’opinion réalisée par Odoxa-Presse régionale, révèlent que Zemmour est carrément détesté par 61 % de ses compatriotes.
L’ancien journaliste chroniqueur est vilipendé pour sa tendance calculée de polluer le débat public. Il perd un à un ses soutiens, qui ne croient plus à sa providentielle victoire à la présidentielle, ni même à une quelconque percée politique.
L’ancien ministre Phillipe de Villier l’a officiellement « lâché », au cours de cette semaine. Il a déclaré au quotidien Le Point qu’il craignait qu’un « soutien trop affiché ne nuise à la réputation du parc du Puy du Fou à la réussite duquel il est particulièrement attaché ».
Dans une tribune publiée dans la dernière livraison du quotidien Le monde, dix édiles dénoncent « une prédation médiatique » alimentée par le polémiste de l’extrême droite.
« Il est temps de nous réveiller collectivement pour que la campagne électorale ne soit pas noircie par le mensonge et l’hypocrisie » ont-ils alerté collectivement sur les risques de graves dérapages qui guettent le prochain scrutin.
Outrés par « les débats caricaturaux qui s’étalent sous nos yeux depuis plusieurs semaines », les maires de métropoles (Reims, Toulouse, Nantes, Montpellier, Saint-Etienne,) ont incité les citoyens, les militants politiques, les médias et les hauts dirigeants de l’Etat à « un sursaut populaire. Les raisonnements simplistes et trompeurs ne sauveront personne ».
Depuis des mois, Éric Zemmour habite littéralement les plateaux de télévision et les colonnes de la presse écrite et électronique en France.
Il recourt à des expressions clairement xénophobes pour stigmatiser les immigrés, principalement les arabes et les africains (évidemment avec motion spéciale aux algériens).
C’était une collaboration gagnante et pour l’homme qui caracolait au top des personnalités créant le buzz et pour les médias qui augmentaient leurs audimats. Son zèle et ses excès langagiers ont induit, au fil des jours et des semaines, l’effet inverse jusqu’à le rendre infréquentable et littéralement indésirable là où il souhaite intervenir publiquement.
A la fin de la semaine en cours, Frédérique Perler, maire de Genève (Suisse) s’est opposée à l’organisation d’une rencontre animée par Zemmour dans la ville qu’elle administre.
« Ce monsieur n’est pas le bienvenu. Sa présence n’est pas opportune dans un lieu géré par la ville ; ce qui la rendrait complice de la propagation de messages haineux (…) Nous serions en totale contradiction avec les politiques que nous menons et avec les valeurs que nous défendons. », a-t-elle expliqué (déclaration reprise par Le Monde).
Soulef Biskri